Libra : Pour apaiser les régulateurs, Facebook va permettre le paiement en monnaies souveraines

Facebook envisagerait de proposer des versions numériques de monnaies officielles pour rétablir la confiance des autorités régulatrices, tout en poursuivant son projet de nouvelle cryptomonnaie. Un choix qui comporte des risques et qui pourrait changer la nature de Libra.

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Libra : Pour apaiser les régulateurs, Facebook va permettre le paiement en monnaies souveraines
Mark Zuckerberg lors d'une audition concernant Libra auprès du gouvernement des Etats-Unis.

Facebook revoie ses ambitions à la baisse, quitte à dénaturer le projet initial. Selon The Information, la société californienne serait en passe de revoir sa copie sous la pression des autorités régulatrices. Dans cet article du 3 mars 2020, le site américain explique que le réseau social va proposer, en plus de sa cryptomonnaie Libra, des versions numériques de devises officielles, comme l’euro et le dollar.

Citant trois sources proches du dossier, il précise que son portefeuille numérique Calibra permettra toujours aux utilisateurs d’acheter des produits et services ainsi que de procéder à des transferts d’argent, mais en devises officielles, à l'instar d'un wallet classique. Il était auparavant prévu qu'il soit dédié à Libra.

Libra nouveau concurrent de PayPal ?

Facebook envisage donc de faire coexister Libra et monnaies numériques officielles soutenues par les banques centrales, proposant ainsi aux utilisateurs un véritable réseau de paiement. Un choix qui repousserait le déploiement de la monnaie numérique de plusieurs mois, mais qui permettrait de rassurer les institutions et les partenaires, dans un contexte de défections successives, pour rétablir une dynamique. Toujours selon The Information, le lancement de Calibra serait désormais prévu pour le mois d’octobre.

A noter une conséquence qui pourrait compromettre le succès de la cryptomonnaie : cette stratégie la placerait en concurrence directe avec des solutions de paiements comme PayPal aux Etats-Unis (premier des membres fondateur à avoir lâché le projet), ou celles développées par des fintech comme Obvy, Pumpkin ou Lydia pour ne citer que les start-up françaises.

Shopify et Tagomi, deux nouveaux soutiens

Cette information est un signe positif que Facebook souhaite adresser aux détracteurs du projet, qui pointent régulièrement son manque de transparence et de sécurité par rapport aux monnaies régaliennes. La cryptomonnaie a néanmoins réussi à attirer récemment deux soutiens de poids. Shopify, l’éditeur canadien de solutions e-commerce, puis l’expert de la blockchain Tagomi ont annoncé en février leur ralliement.

Annoncée en juin 2019, Libra avait initialement été conçue comme une monnaie numérique unique, accessible à l’échelle mondiale pour notamment les quelque 1,7 milliard de personnes non bancarisées. Conçue comme un projet d’inclusion financière s'appuyant sur les applications et réseaux sociaux de Facebook, elle a pour objectif principal de permettre au plus grand nombre de régler des achats, d’envoyer ou de recevoir de l’argent sans passer par un compte bancaire et en contournant donc le système financier établi.

"L’Association Libra n'a pas changé son objectif qui est de construire un réseau de paiement mondial conforme à la réglementation, et les principes de conception initiaux qui soutiennent cet objectif n'ont pas été modifiés", précise Dante Disparte, responsable de la communication de la Libra Association dans un communiqué. Facebook a déclaré pour sa part qu’il "restait pleinement engagé dans le projet".

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