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Entre les éditeurs français de contenus et services web et les "bloqueurs" de publicités sur internet, la guerre continue... et pourrait se terminer au tribunal. La tendance de fond qui incite les internautes à trouver toujours plus de moyens pour bloquer les publicités - parfois seul moyen de survie d'un site internet - rend leurs modèles économiques foncièrement inconciliables.
Elodie Vallerey
D'un côté, un éditeur de contenus et services en ligne - site marchand, site d'information, site de petites annonces etc... Dans la culture du "gratuit" associé à l'ère Internet, son modèle économique est souvent simple : il se rémunère en grande partie grâce à la publicité diffusée sur son site.
De l'autre côté, des logiciels "bloqueurs" de publicités intégrés au navigateur web, qui permettent à l'internaute d'empêcher l'affichage des bandeaux, pop-up et vidéos publicitaires. Ils s'appellent AdBlock Plus, Customize Google, SafariBlock ou IE7pro. Pour l'internaute, installer un tel logiciel a deux avantages : un confort d'affichage pendant sa navigation et faire une économie de bande passante, non négligeable par exemple sur mobile quand on possède un forfait data limité.
une "liste blanche" lucrative pour adblock plus
A priori, ces différents acteurs pourraient coexister mais le modèle économique des "bloqueurs" de publicités pose problème aux éditeurs web. AdBlock Plus, le leader du marché, est un logiciel édité par l'allemand Eyeo, une extension pour navigateurs Firefox et Chrome qui atteint déjà les 300 millions de téléchargements avec plus de 20,4 millions d'utilisateurs quotidiens en moyenne.
Pour se rémunérer, Eyeo permet aux éditeurs, moyennant une participation financière, de figurer dans une "liste blanche" qui les autorise à contourner les filtres et diffuser certaines publicités. Officiellement, il s'agit d'un moyen pour de "petits" éditeurs survivant exclusivement grâce à la publicité de ne pas disparaître. Mais AdBlock passerait aussi de juteux contrats avec des éditeurs beaucoup plus imposants, comme Google, avant de les classer dans la catégorie des "publicités acceptables" et de les autoriser à contourner ses filtres antipub.
l'épée de Damoclès de la Justice
Le manque à gagner et la subjectivité du classemment en "liste blanche" ne cessent d'être décriés par les éditeurs. En Allemagne et en France, le syndicat des éditeurs de contenus et services en ligne Geste (qui regroupe Google France, Microsoft, Deezer, AFP, LeBonCoin, Orange, Yahoo France, M6 web...) pourrait à terme intenter des poursuites contre la société éditrice d'AdBlock Plus et consorts. Même si "aucune action imminente n'a été décidée", comme des informations de presse le laissaient croire ce 3 décembre, le Geste "poursuit ses consultations juridiques sur le sujet", a confirmé Emmanuel Parody, secrétaire général du syndicat, sur Twitter.
AdBlock: le Geste poursuit ses consultations juridiques sur le sujet, aucune action imminente décidée (confirmé avec Corinne Denis) #modeRP
— Emmanuel Parody (@eparody) 3 Décembre 2014
une tendance incontournable
Pourtant, le phénomène du blocage des publicités en ligne n'est pas prêt de disparaître. Même les géants du web s'y mettent, comme Google avec son nouveau service Contributor (encore en version bêta), qui permet à l'internaute de bloquer les publicités sur un site en payant une contribution à l'éditeur.
Un nouveau modèle à creuser pour financer le web ? Les internautes, eux, restent "allergiques" à la publicité en ligne. Un récent sondage OpinionWay pour la société Mozoo montre que 78% des personnes interrogées sont "dérangées" par la publicité sur internet. L'étude établit d'ailleurs à 65 euros par an le montant qu'un internaute devrait payer pour être débarrassé de la publicité sans mettre en péril le modèle économique des éditeurs web. Une somme que seuls 13% des Français interrogés sont prêts à payer.
Elodie Vallerey
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