Malgré une hausse du montant des levées de fonds en 2019, les legaltech peinent à s'imposer

Les legaltech françaises ont encore du mal à véritablement s'imposer. La hausse de 111,8 % du montant des levées de fonds en 2019 masque une grande disparité entre les acteurs qui ne sont que cinq à se partager ce capital de 52,1 millions d'euros. Mais les jeunes pousses ne baissent pas les bras et tentent de se structurer pour peser davantage face aux mastodontes américains.

 

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Malgré une hausse du montant des levées de fonds en 2019, les legaltech peinent à s'imposer

Pour la troisième année consécutive, le site Actualités du droit – édité par Wolters Kluwer – publie son baromètre des legaltech qui expose les grandes tendances de l'année 2019. Ces résultats ont été présentés le 22 janvier 2020 devant le Conseil national des barreaux (CNB).

grande disparité entre la France et les USA

En un mot, cette année a été marquée par une hausse des levées de fonds de 111,8% par rapport à l'année 2018. En tout, ce sont 52,1 millions d'euros qui ont été levés par les 180 legaltech présentes en France. Par rapport à 2016, c'est une hausse de 307 % et donc près de 100 millions d'euros qui ont été levées dans ce secteur depuis 2016. Mais ces chiffres sont sans commune mesure avec ceux provenant des Etats-Unis où le secteur de la Legaltech a levé 1,6 milliard de dollars en 2018.

L'enquête relève une grande disparité entre les acteurs. En effet, les levées de fonds sont en fait concentrées autour de cinq legaltech qui ont levé à elles seules 70,9 % des fonds. Ce sont legalstart.fr (18 millions), Predictice (5 millions), Hyperlex (4 millions), Testamento (3 millions) et Quaidesnotaires.com (2,5 millions).

Par ailleurs, la proportion des legaltech qui ont levé des fonds est en légère baisse. 27,9% d'entre elles ont levé des fonds contre 28,6 % en 2018. Il faudra maintenant attendre les chiffres de 2020 pour voir si cette légère baisse devient une tendance. A savoir qu'entre 2016 et 2019, plus de la moitié des legaltech n'ont jamais levé de fonds. De plus, en proportion des levées de fonds dans d'autres domaines, la plus importante levée de fonds d'une legaltech ne représente que 9% de la plus importante levée de fonds de toutes les jeunes pousses françaises confondues.

Un rayonnement international encore faible

Cinq secteurs sont majoritairement présents sur ce marché : la digitalisation du processus métier, la création et la gestion d'entreprise, la mise en relation, la création d'actes et la défense des droits des particuliers.

Quant au rayonnement international des legaltech, les chiffres sont un peu décevants. Seules 25% d'entre elles prévoient, dès l'année prochaine, de proposer leur solution au-delà de l'Hexagone. A noter tout de même que l'exportation de services est compliquée dans ce secteur car la configuration du droit dépend de chaque Etat. Une solution qui fonctionne très bien en France peut être complètement inutile en Hongrie et vice-versa.

Un faible taux de féminisation

L'enquête révèle que 11,8% des legaltech génèrent plus de 1 à 5 millions de chiffres d'affaires et 60,3% des fondateurs déclarent pouvoir se verser un salaire. Concernant la masse salariale, 14,7% des jeunes pousses n'ont pas embauché de salariés et 42,6% emploient, en revanche, entre un et cinq personnes. La féminisation du secteur est encore loin. Seules 7,4% des legaltech comptent une femme parmi les fondateurs.

Malgré ces résultats assez décevants, les acteurs ne comptent pas baisser les bras. En juillet 2019, ils ont d'ailleurs décidé de se structurer. France Digitale, qui réunit près de 1400 start-up et investisseurs français du numérique, a créé un groupe dédié pour "faire émerger des champions français dans ce secteur à fort potentiel". Un effort qui n'a pas encore porté ses fruits. La legaltech est la grande absente du classement French Tech 120, révélé le 20 janvier 2020, qui recense les 123 start-up françaises les plus prometteuses.

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