
Ces consultations sont sectorielles. Ici, une douzaine d'acteurs du commerce numérique sont réunis autour de la table. La discussion s'oriente sur les ressources humaines: les entreprises rencontrent des difficultés à recruter. Beaucoup de jeunes diplômés semblent préférer la sécurité d'un poste dans un grand groupe au risque de rejoindre une entreprise dont la pérennité n'est pas garantie. De plus, les grands groupes sont présents dans les écoles pour effectuer leurs recrutements, et ont les moyens de payer des étudiants en alternance. Les start-ups, elles, ont du mal à attirer des profils qualifiés. Mais aussi, parfois, à licencier: "Nous n'avions pas les moyens de payer des licenciements économiques, nous avons donc du liquider notre boite de 15 personnes", regrette l'un des participants.
Mounir Mahjoubi écoute les expériences, et explique les différentes stratégies du gouvernement. Un mot d'ordre: la simplification, afin d'exonérer les petites entreprises de certains effets de seuil pénalisants. "Il est compliqué de mettre en place un CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) lorsque l'on a grandi très rapidement", illustre-t-il. Le secrétaire d’État donne des conseils, et oriente les réflexions des entrepreneurs. Ainsi, pour faciliter la mise en place de formations dans le cadre de la Grande École du Numérique, il pointe l'exemple des grandes entreprises qui s'engagent à embaucher de personnes qui en sont issues. Les entrepreneurs se saisissent de l'idée, et Mounir Mahjoubi leur suggère de travailler pour cela en collaboration avec Pôle Emploi.
"Nous avons entre nous des problématiques similaires", indique Gauthier Vignon, co-fondateur de Dagoma, fournisseur d'imprimantes 3D. "Cela nous permet de forger facilement un discours commun pour porter un message efficace. Nous savons que la mise en place d'outils législatifs est longue, mais nous espérons que les actions à venir seront en phase avec nos besoins." Pour compléter ces visites aux start-ups, une plate-forme sera mise en ligne la semaine prochaine, afin de recueillir d'autres expériences. "Cela nous permettra notamment de toucher des entreprises qui ne sont pas intégrées dans un écosystème tel que celui d'Euratechnologies, et qui n'ont pas forcément les mêmes problématiques", explique Mounir Mahjoubi. Cette consultation devrait être ouverte au moins jusque fin décembre. D'ici là, le secrétaire d’État poursuivra sa tournée, avec des visites à Montpellier et Bordeaux.
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