PCell, un réseau plus rapide que la 4G bientôt déployé à San Francisco

La start-up californienne Artemis Networks qui développe la technologie "PCell" pour augmenter la rapidité du réseau sans fil, vient d'établir un partenariat qui lui permettra de déployer cette technologie à San Francisco, potentiellement avant la fin de l'année 2015.

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PCell, un réseau plus rapide que la 4G bientôt déployé à San Francisco

La start-up californienne Artemis Networks avait annoncé en 2014 travailler sur une technologie innovante permettant une rapidité supérieure à la 4G pour les smartphones. Après un an de tests discrets, Artemis a annoncé un partenariat avec le fournisseur de télévision par satellite Dish Network. Ce dernier lui louera certaines de ses fréquences mobiles dans la ville de San Francisco, pendant deux ans, afin de tester cette technologie dite "PCell". La Commission Fédérale des Communications aux États-Unis (FCC) doit toutefois approuver l'utilisation de la technologie dans la ville, ce qui pourrait prendre jusqu'à six mois. Le PDG d'Artemis Networks a qualifié le partenariat de "plus grosse avance jamais réalisée dans l'histoire de [l'industrie] sans fil". La start-up vient également de lancer son premier produit commercial à destination des opérateurs, Artemis 1 Hub, afin qu'ils puissent tester la technologie au sein de leurs propres réseaux.

Comment ça marche ?

Cette technologie prétend fournir une rapidité 35 fois supérieure à celle du réseau 4G LTE. Elle va à contre-courant de la technologie mobile sans fil actuelle. Plutôt que d'éviter les interférences via l'utilisation de tours de téléphonie cellulaire, la technologie PCell exploite ces interférences, pour créer une cellule personnelle non partagée (une "PCell" ) pour chaque appareil LTE. Elle fournit ainsi un service sans fil hautement performant à chaque utilisateur à la fois, même avec une très grande densité d'utilisateurs.

Pour utiliser le service d'Artemis à San Francisco, la start-up explique dans son communiqué que "les utilisateurs devront simplement insérer une carte SIM Artemis dans un appareil LTE, par exemple un iPhone 6/6 Plus, un iPad 2 ou Air ou un appareil Android compatible avec les fréquences mobiles. Dans le cas de nouvelles cartes SIM universelles qui viennent tout juste d'arriver sur le marché, c'est encore plus facile : les utilisateurs choisiront simplement Artemis comme service LTE sur l'écran [de leur smartphone]. Si l'utilisateur a besoin de service à l'extérieur de San Francisco, il aura la possibilité de s'abonner à un service d'itinérance cellulaire, qui sera fourni par le biais d'un MVNO [Opérateur de réseau mobile virtuel]".

Partenariat avec un opérateur ?

Il est clair que cette stratégie temporaire ne permettra pas à Artemis d'offrir sa technologie à un large public. Artemis n'a la puissance ni marketing ni commerciale des grands opérateurs. C'est pourquoi son PDG Steve Perlman a expliqué à plusieurs reprises qu'il souhaitait pouvoir leur vendre une licence. "Notre premier choix serait probablement un grand opérateur. Ils ont la capacité de distribution et de marketing, des magasins partout, nécessares à la distribution [de cette technologie] à des dizaines de millions de personnes. Nous voulons la déployer à très grande échelle."

Problèmes de crédibilité

Le PDG n'a toutefois pas précisé le coût du service, ni sa rapidité, mais affirme qu'il sera moins cher et plus rapide qu'un réseau cellulaire traditionnel. San Francisco pourrait constituer la rampe de lancement idéal, afin de prouver ses capacités... et convaincre les plus perplexes.

Dans un entretien avec le site spécialisé GigaOM, Steve Perlman explique que son but n'est pas de concurrencer les grands opérateurs, au contraire. "Nous avons un problème de crédibilité", a-t-il ajouté. Des experts ont en effet affiché leur scepticisme quant à la viabilité du projet. Dès 2014, à l'annonce du lancement de la start-up, l'ingénieur Stephen Crowley avait expliqué au New York Times que les promesses du PDG semblaient difficiles à tenir "en pratique". Même si la technologie s'avère concluante, la déployer à grande échelle nécessitera un investissement important. Pour répondre à ces critiques, la start-up a publié en février 2015, un rapport pour détailler son plan.

10% du coût d'un réseau traditionnel

Par ailleurs, pour mener à bien ce test à San Francisco, la start-up devra construire un réseau constitué de milliers d'antennes pWave (qui transmettent les ondes) sur 600 toits disséminés au sein de la ville. Artemis devra aussi établir un partenariat avec un opérateur pour le service d'itinérance, afin que les utilisateurs puissent encore avoir l'usage de leur smartphone quand ils s'aventureront en dehors de la ville de San Francisco.

Dans la revue américaine Smithsonian, Steve Perlman avait expliqué en 2014 que le budget pour développer un réseau pCell représentait seulement 10% des coûts d'installation d'un réseau traditionnel. Selon ses calculs, huit antennes pWave, avec un coût de fabrication individuel de 500 dollars, suffiraient pour fournir du réseau dans le même rayon qu'une tour de téléphonie cellulaire traditionnelle. Reste à passer de la théorie à la pratique.

Nora Poggi

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