Pokémon Go : Nintendo, Google, Apple... comment se partagent-ils le pactole ?

Alors qu’il débarque en France, le jeu mobile en réalité augmentée Pokémon Go s’annonce comme un jackpot pour Nintendo mais aussi Apple, Google… et même Lenovo.

Petit bilan sur les premiers chiffres attendus.

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Pokémon Go : Nintendo, Google, Apple... comment se partagent-ils le pactole ?

Après les Etats-Unis, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, le jeu mobile en réalité augmentée Pokémon Go débarque aujourd’hui en France et dans bien d'autres pays (35 en tout), rendant ce raz-marée planétaire. Il s’annonce comme un grand jackpot. Que va-t-il rapporter et à qui ? Selon TrendForce, il devrait générer un revenu de 800 millions de dollars en 2017 et devenir un moteur significatif du marché des logiciels de réalité augmentée estimé à 30 milliards de dollars à l’horizon 2020.

500 millions de dollars par an pour Nintendo

Nintendo apparait comme le premier bénéficiaire. Moins de deux semaines après son lancement, le jeu, utilisé déjà par plus de 21 millions d'utilisateurs actifs rien qu’aux Etats-Unis, a plus que doublé la valeur en bourse de l'entreprise qui a donné naissance à Mario, au point de la faire dépasser pour la première fois celle de Sony. Pourtant, le jeu n'appartient pas à proprement parlé à Nintendo. Il est la propriété de Niantic, une spin-off d’Alphabet dont le groupe japonais détient aussi une partie du capital. Le constructeur de la célèbre console Wii est également le propriétaire de la franchise Pokémon. Il récoltera donc les fruits de Pokémon Go à deux titres, mais indirectement.

Pokémon Go est une appli gratuite téléchargeable depuis les plateformes mobiles AppStore d’Apple et Play Store de Google. Sa monétisation passe par la vente de jetons "Pokécoins" qui facilitent la poursuite des personnages virtuels dans le monde réel. Les 100 jetons sont vendus environ 1 dollar. D’autres revenus viendront des sites d'intérêt commercial (magasins, restaurants, hôtels…) devant lesquels les utilisateurs sont invités à se rendre par l'application. MacDonald's est le premier sponsor à s'associer à ce service au Japon. Selon la banque JP Morgan, cité par le Wall Street Journal, ce business model pourrait générer un revenu mensuel de près de 300 millions de dollars et gonfler le bénéfice annuel de Nintendo de près de 250 millions de dollars.

Une Bouffée d'oxygène pour Lenovo ?

Mais le groupe japonais de jeux vidéo n’entend pas en rester là. Il se prépare à s'impliquer directement dans le jeu en commercialisant le Pokémon Go Plus, un bracelet ou boitier à porter sur soi (wearable) dédié au prix de 35 dollars. L’utilisateur pourrait ainsi jouer sans avoir à sortir son smartphone de la poche. Selon JP Morgan, Nintendo pourrait en écouler 50 millions d’unités par an. De quoi générer un revenu additionnel de 1,8 milliard de dollars boostant son chiffre d'affaires de 35%. Le bénéfice annuel lié à Pokémon Go pourrait alors atteindre 500 millions de dollars, près de 30 fois celui enregistré lors du dernier exercice fiscal clos en mars 2016. Une perspective qui explique l'envolée de Nintendo en bourse.

Mais d’autres acteurs se frottent encore plus les mains. Selon un analyste cité par le journal japonais The Japan Times, le jeu pourrait rapporter 3 milliards de dollars à Apple en un ou deux ans, puisque les joueurs doivent passer par sa plateforme AppStore pour acheter des PokéCoins. Google, dont le Play Store constitue l’autre plateforme de vente, devrait engranger des bénéficies similaires. Même Lenovo se met à rêver. Il voit dans Pokémon Go une opportunité pour booster les ventes de son Phab2 Pro, le premier smartphone du marché à intégrer la technologie de réalité augmentée Tango de Google. Le phénomène Pokémon Go se traduit déjà par une augmentation de la valeur de son action en bourse à Hong Kong. Si l’effet se concrétise par une reprise de ses livraisons de mobiles, en chute libre depuis l’irruption fulgurante de Xiaomi en 2014, cela pourrait lui apporter une vraie bouffée d’oxygène.

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