
Amazon a révolutionné la vente en ligne en fournissant une quantité de produits et une qualité de service jusque là inégalées, sans jamais se reposer sur ses lauriers. Mais comme trop souvent dans les entreprises se voulant à la pointe de l'innovation, ces accomplissements se seraient réalisés au détriment du bien-être des employés. Et pas uniquement dans les entrepôts.
Un article du New York Times - dont les auteurs disent s'être entretenus avec une centaine de "cols blancs" (actuels et anciens) d'Amazon - fait état d'un sentiment de pression très important. Parfois positive - car amenant les gens à se dépasser - elle pousse aussi souvent les employés à bout.
Compétition exacerbée entre collègues, climat conflictuel, frontière entre vie professionnelle et vie privée mise à mal (travail en soirée et le week-end)... Autant de points négatifs qui ternissent la réputation de l'entreprise et entraînent un fort turnover. Même le management personnalisé, censé rendre l'entreprise plus agile, a droit à ses anecdotes sordides, avec des témoignages de femmes atteintes de cancer ou ayant eu des fausses couches se voyant reprocher un déclin de leurs performances.
Les employés montent au créneau
L'article a suscité de vives réactions de plusieurs employés d'Amazon, dont notamment Nick Ciubotariu, directeur du développement de l'infrastructure, en poste depuis 18 mois. Il affiche sa perplexité dans un long article posté sur LinkedIn, écrit le week-end sur son temps personnel, à propos de plusieurs passages chocs qui, selon lui, sont éloignés de la réalité d'Amazon en 2015, voire carrément mensongers. Il y explique entre autres que, si Amazon a bien eu des problèmes de culture d'entreprise par le passé, beaucoup de progrès en la matière ont été effectués depuis.
Jeff Bezos prone l'empathie
Le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, s'est pour sa part fendu d'un mail interne qu'a publié The Next Web. Il y recommande à ses employés de lire les deux articles et de réfléchir à celui qui colle le plus à leur expérience au sein d'Amazon. Il indique ne pas reconnaître son entreprise dans les pratiques décrites et douter de leur véracité. Il intime aussi ses employés à notifier immédiatement les ressources humaines, voire de lui écrire directement, s'ils sont victimes de telles situations. Amazon, selon lui, se doit d'appliquer une politique de zéro tolérance à ce genre d'attitudes dénuées d'empathie.
Il précise aussi que ce genre de culture d'entreprise ne saurait être intentionnelle (contrairement à ce qu'affirme le NYT), ni chez Amazon ni ailleurs, à l'heure où le marché du travail pour les profils "techno" est particulièrement compétitif. Il termine en affirmant que rester dans une entreprise telle que celle décrite dans l'article serait insensé, et que lui-même en partirait.
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