
Quel rapport entre l’aquaplaning d’une voiture, l’impact d’un vague scélérate sur un bateau, et l’amerrissage d’urgence d’un avion ? Les trois événements mettent en jeu des phénomènes d’écoulements de fluides rapides et complexes… que les logiciels de mécanique des fluides traditionnels ont du mal à calculer. L’autre lien entre ces trois problèmes, c’est que le logiciel développé par la start-up HydrOcean a permis de les traiter avec succès. Développé avec l’Ecole Centrale de Nantes, ce logiciel repose sur la méthode de simulation innovante SPH (Smooth Particle Hydrodynamic), née dans les années 1970, et que l’entreprise est parvenue à industrialiser. L’entreprise, qui emploie 27 personnes, a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros.
Utilisé par Alstom, Michelin, Total, Technip...
SPH-flow, c’est le nom du logiciel, a déjà été mis à contribution sur plusieurs projets industriels : chez Alstom, pour calculer les performances de turbines, chez Michelin pour lutter contre l’aquaplaning, ou encore chez GTT pour modéliser les écoulements dans les cuves de méthaniers. Il sert aussi à modéliser des vagues dangereuses et simuler l’impact de la houle sur les installations off-shore chez Total et Technip.
La méthode SPH mise en œuvre par HydrOcean a la caractéristique de ne pas demander un maillage préalable du volume que l’on veut simuler. Les fluides sont représentés par des particules mobiles qui interagissent entre elles. Du coup, elle est mieux adaptée à la simulation des écoulements rapides et comportant des interfaces complexes (multi-fluides, surfaces libres, corps déformables…). Elle réduit aussi les temps de préparation des calculs. Une part importante du travail effectué par la PME a permis d’optimiser le fonctionnement de son logiciel sur des architectures de machines parallèles. Ce qui ouvre la voie au traitement de nouveaux problèmes industriels.
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