Quand l'économie du partage façonne la ville

Les participants aux Universités d’été de l’association Smart building alliance (SBA), qui se sont déroulées à EM Lyon les 30 et 31 août, se sont notamment penchés sur l’émergence de l’économie du partage dans les villes : co-working, co-living, co-voiturage… Une révolution qui peut être une source de croissance, y compris pour les acteurs traditionnels de l'immobilier ou de la mobilité.

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Quand l'économie du partage façonne la ville

Les participants aux Universités d’été de l’association française Smart building alliance (SBA), à EM Lyon les 30 et 31 août 2017, ont pu participer à une table-ronde sur un thème prospectif : "Evolution des usages : vers une nouvelle économie du partage".
Le développement de l’auto-partage et du co-voiturage, par exemple, ainsi que l’arrivée annoncée du robot-taxi, obligent "une entreprise industrielle comme Renault, vieille de 120 ans, à se poser la question de ce qu’elle va vendre demain", explique Guillaume Vaudescal, son responsable du développement des services de mobilité. Le constructeur, qui se positionne donc sur ces derniers, collabore désormais avec d’autres métiers que le sien, par exemple pour des projets d’éco-quartiers.

Ce n’est pas un hasard si son pôle innovation a choisi récemment, pour réfléchir à ces évolutions, de se réunir dans l’un des espaces de co-working Nextdoor. Cette société créée en 2014 par Bouygues Immobilier et dont AccorHotels a pris cet été 50% du capital, aura ouvert, en fin d’année, à Paris et à Lyon, 8 de ces espaces "flexibles", "cools" et animés, une demande forte. "Ce qui crée de la valeur, maintenant, c’est la connaissance des usages des utilisateurs et la capacité à imaginer ceux du futur", assure Philippe Morel, son dirigeant.

Des lieux pour créer des connexions

Le co-living (co-location, habitat partagé…) émerge également, à partir du même besoin de contact humain. Selon Fabrice Simondi, fondateur du collectif Pure House Lab, qui le promeut, "densification des villes et prix élevés de l’immobilier ne sont pas seuls en cause". Les jeunes urbains, assure-t-il, préfèrent renoncer à acquérir une maison en banlieue et louer plutôt un logement central, certes plus petit, "mais dans un lieu qui produisent des connexions, des idées… Le prévoir soulève des tas de questions : l’architecture, le financement (crowdfunding par exemple), le design fonctionnel du frigo qui sera partagé, la règlementation (aides au logement)…"

S’il estime qu’il "faudra toujours un propriétaire", Kevin Cardona, directeur de l’innovation de BNP Paribas Real Estate, admet que la promotion immobilière, elle aussi, est bousculée par ces évolutions. "Nous étudions comment, à l’échelle d’un macro-lot, créer la possibilité de nouveaux services et leur mutabilité, explique-t-il. Nos enjeux sont de discuter avec les opérateurs de services et de vendre avec les bons business models, par exemple avec une intensité d’usage élevée".

Repenser la ville

Finis, donc, les raisonnements en silos, martèle Taoufik Vallipuram, fondateur de Ouishare, collectif de réflexion et d’accompagnement de cette économie collaborative dopée par les technologies d’échange de données telle que la Blockchain. Selon lui, "la concurrence peut venir de partout" : groupes Facebook, coopératives locales de production, etc. Mais au lieu de la craindre, "il faut avoir une vision holistique et voir comment on peut contribuer à faire une ville meilleure". Philippe Morel l’assure, "il y a une énorme source de croissance dans cette idée".

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