Quelle méthodologie pour calculer l'impact carbone des opérateurs télécoms ?
Le gouvernement a demandé aux opérateurs télécoms de travailler avec l'Ademe sur une méthodologie pour calculer leur impact carbone. En vertu de la loi anti-gaspillage, ces acteurs seront obligés à partir du 1er janvier 2020 de quantifier leur incidence environnementale et d'en informer les consommateurs pour qu'ils puissent choisir en tout conscience.
Alice Vitard
A partir du 1er janvier 2022, les opérateurs télécoms seront tenus d'informer les consommateurs de l'impact carbone de leurs usages et appareils en vertu de la loi anti-gaspillage adoptée le 30 janvier 2020. Mais comment calculer précisément cet impact ? C'est pour répondre à cette question que la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, a réuni les opérateurs de télécoms et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) le 20 février 2020.
Faciliter le choix du consommateur
"Notre objectif est de faire en sorte que les consommateurs puissent choisir leur fournisseur d'accès internet en fonction de son impact environnemental. Il y a un immense travail de sensibilisation à faire auprès du grand public", a expliqué la secrétaire d'Etat. Mais pour avoir le choix, il faut déjà comprendre les chiffres transmis par les opérateurs. Brune Poirson pense que la solution est de parler "en équivalence", c'est-à-dire définir une équivalence entre consommation de données et émission de CO2. Si les opérateurs n'arrivent pas à se mettre d'accord, l'Ademe tranchera toute seule.
Pour l'instant les opérateurs se montrent plutôt réceptifs. "Maîtriser l'impact environnemental et énergétique des services numériques est l'une de nos priorités", a insisté Arthur Dreyfuss, le président de la Fédération française des télécoms (FFT), interrogé par Le Figaro. "Nous sommes pleinement mobilisés pour aider le gouvernement et l'Ademe à définir l'équivalence entre consommation de données et émissions de gaz à effet de serre", a-t-il assuré.
Des études approximatives
Les études sur l'impact environnemental des nouvelles technologies fleurissent. L'Ademe note, par exemple, que le trafic de données est responsable de 55% de la consommation annuelle d'énergie du numérique. Le cabinet français Green IT a également publié une étude début septembre 2019 dans laquelle il affirme que "l'univers numérique" pèse 223 millions de tonnes de CO2, soit autant que 179 millions de berlines moyennes.
Bien que ces chiffres soient faciles à comprendre, ils ne reflètent pas totalement la réalité scientifique car il ne s'agit que d'équivalences considérablement simplifiées. Il faut espérer que l'Ademe et les entreprises réussiront à trouver un équilibre qui n'induira pas les consommateurs en erreur quant à l'impact de leurs usages et ne sera pas discriminatoire pour les opérateurs.
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