Recrutement, régulation… Les sujets clés pour l'écosystème Tech selon France Digitale
Préférence nationale ou européenne, actionnariat salarié, visa de travail, formation… Pour France Digitale, l'écosystème numérique français doit passer à l'étape supérieure. Pour ce faire, l'association qui regroupe 1 800 entrepreneurs et investisseurs du numérique compte faire entendre sa voix sur les sujets qu'elle juge primordiaux à l'occasion des prochaines échéances politiques que sont la présidence française de l'Union européenne et l'élection présidentielle. Maya Noël, la nouvelle directrice générale, revient sur ces thématiques.
Maya Noël prend la tête de France Digitale. Le conseil d'administration de l'association, qui revendique 1 800 membres entrepreneurs et investisseurs du numérique, l'a nommé à l'unanimité au poste de directrice générale. Ce changement de direction est survenu quelques jours avant le France Digitale Day, qui se tiendra le mercredi 22 septembre 2021. Cet événement est l'occasion de faire venir des fondateurs de start-up et prendre le pouls de la communauté tech européenne.
Le Covid-19, un accélérateur ?
"Je prends ce poste deux ans après mon arrivée au sein de France Digitale, relate Maya Noël. La mission reste la même : faire émerger des champions du numérique français et européens". Elle évoque un "écosystème plus mature" et l'envie de l'aider "à passer à l'échelle supérieure". Pour preuve, la pandémie de Covid-19 a eu très peu d'effet sur les levées de fonds des start-up. Au contraire, elles sont de plus en plus importantes et les licornes sont plus nombreuses.
La plupart des sociétés membres de France Digitale étaient "covid compliance" et la mise en place du télétravail s'est fait facilement pour ces entreprises qui avaient déjà l'habitude d'utiliser les outils numériques. "Malheureusement ou heureusement, le Covid-19 a été un accélérateur de croissance pour un grand nombre de nos membres", résume Benoist Grossmann, co-président du conseil d'administration.
Cela a permis de gagner près de deux ans dans la numérisation des entreprises. De façon plus globale, "cette crise a accéléré la pénétration du numérique dans la société, constate Maya Noël. Comme tout le monde est affecté, tout le monde à un avis sur le numérique". L'écosystème semblant passer cette période sans trop d'encombre, avec des secteurs néanmoins plus affectés que d'autres, France Digitale lorgne du côté du calendrier politique des prochains mois avec la présidence française de l'Union européenne suivie des élections présidentielles. L'occasion pour l'association de pousser les sujets qu'elle juge primordiaux.
L'harmonisation européenne
L'un des grands chantiers en vue pour l'association est l'harmonisation du cadre réglementaire commun au niveau européen et le fait d'avoir une législation pérenne pour toutes les start-up. France Digitale souhaite pousser les sujets autour de la préférence pour les technologies européennes et faciliter l'accès aux marchés publics pour les start-up européennes. "Non seulement il n'y a pas de préférence nationale ou européenne, mais en plus les appels d'offres ne sont pas conçus pour les start-up, que ce soit au niveau des critères ou des délais de décision", déplore Maya Noël. Le but ici est de parvenir à adapter l'offre publique aux start-up.
L'un des autres enjeux autour de ce sujet est la prédominance des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) sur de nombreux marchés. "En règle générale, l'idée est de mettre en application le Digital Markets Act (DMA)", assure Benoist Grossmann. Le but du DMA est de réguler le comportement des grandes entreprises technologiques et en particulier des Gafam. Il s'agit d'une sorte de cadre commun pour les Etats membres de l'Union européenne portant sur la concurrence en ligne et visant à limiter l'impact des Gafam. Ce texte est encore à l'état de projet et n'entrera pas en vigueur avant l'été 2020.
La question du recrutement
"Le recrutement des talents est l'un des freins principal mis en avant par les membres de l'association pour grandir", affirme Maya Noël. A ce niveau deux sujets : la formation et la rétention des talents. Côté formation, il faut entrer en contact avec le monde académique pour que les formations répondent aux besoins des entreprises "du primaire à la formation continue en entreprise", glisse la nouvelle directrice générale.
"L'un des grands enjeux [pour attirer et garder les talents, Ndlr] se joue au niveau de la marque employeur, ajoute-t-elle. Il faudrait que la France soit autant reconnue pour le numérique qu'elle l'est pour le luxe". Les questions de l'actionnariat salarié et de l'harmonisation des stocks options sont essentielles et pourraient contribuer à répondre à cette pénurie de talent. Enfin, Maya Noël salue le French Tech Visa qui est perçu comme ayant un effet très positif. Pourquoi ne pas déployer un tel dispositif à l'échelle européenne ?
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