
Il veut aller vite ! Emmanuel Rodriguez-Maroto, le fondateur de Resto Flash, vient de lever 1,1 million d’euros pour pouvoir continuer de recruter des commerciaux et développer l’utilisation de sa solution de titres restaurants sur téléphone portable. "Nous sommes en phase d’investissement pour devenir le leader national, explique-t-il. Notre développement se passe mieux que l’on pensait, donc nos besoins de trésorerie augmentent."
C’est déjà la troisième levée de fonds pour cette start-up créée en 2011. Les premières années ont été consacrées au développement de la solution innovante de la société, qui permet de dématérialiser les titres restaurant, en se servant de son téléphone mobile. C’est seulement à partir d’avril 2014, après l’adoption du décret d’application de la première loi de simplification permettant la dématérialisation des tickets restaurant, que Resto Flash a activé sa partie commerciale, pour recruter des restaurants partenaires et des salariés utilisateurs.
Tout sur le Smartphone
La jeune start-up leur propose de digitaliser la gestion des chèques déjeuners, en faisant tout passer par internet. Une fois le contrat avec l’entreprise passé, la plate-forme technique de Resto Flash reçoit ainsi tous les mois les sommes versées au titre du déjeuner des employés. Charge à ceux-ci de s’enregistrer sur le site internet de Resto Flash pour créer leurs comptes. Ils peuvent ensuite, au moyen d’une application mobile (les utilisateurs doivent donc être équipés d’un smartphone), payer les restaurateurs via leurs téléphones, bénéficier d’offres "bon plan" proposées par les restaurants partenaires et, avantage non négligeable pour tous les utilisateurs de titres restaurant et régler à la valeur exacte de l’addition !
L’utilisation des tickets restaurant est encore peu digitalisée. La technologie de la start-up qui mêle dématérialisation et animation communautaire vient bouleverser un secteur très traditionnel.
Une stratégie de conquête agressive
Côté utilisateurs, la start-up doit déployer son offre auprès des employeurs et la faire adopter par les salariés. En tout, 50 000 personnes, pour lesquelles les entreprises ont donné leur accord à la solution Resto Flash, sont en train d’être mises en place.
La levée de fonds a pour objectif de développer les effectifs de la start-up, pour continuer de faire progresser le nombre d’utilisateurs. D’une vingtaine de personnes aujourd’hui, la start-up prévoit d’atteindre entre 40 et 60 salariés d’ici la fin de l’année. Et les objectifs sont ambitieux… "A Paris, nous devons pour l’instant être autour de 2 % de part de marché sur les utilisateurs de ticket restaurant et 0,5 % au niveau national, estime Emmanuel Rodriguez-Maroto. Nous visons une part de marché entre 15 et 25 % d’ici trois ans."
Resto Flash se confronte néanmoins à des géants (Edenred, Natixis, Chèque Déjeuner, Sodexo), qui détiennent depuis plusieurs années le marché juteux des titres restaurant. L’agilité de la start-up face à ces mastodontes lui a permis de prendre de l’avance en bouleversant un marché peu habitué aux outsiders. Elle doit désormais prouver sa capacité à s’imposer, en faisant sa place partout dans l’Hexagone, pas seulement à Paris.
D’autant que Resto Flash envisage de sortir rapidement des frontières nationales. Courant 2016, la jeune société prévoit d’avoir fait ses preuves en France et de pouvoir s’attaquer au marché brésilien, l’un des plus gros au monde pour les tickets restaurant.
Arnaud Dumas
Resto Flash en chiffres
Chiffre d’affaires : pas encore
Effectif : 20 personnes
Montant levé : 1,1 million d’euros
Investisseurs : Investisseurs privés, dont Pierre Kosciusko-Morizet et Olivier Mathiot (fondateurs de PriceMinister), Xavier Niel (fondateur de Free).
Secteur : numérique
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