
L'opérateur télécoms SFR, filiale du groupe Altice, a publié mardi 9 août ses résultats pour le deuxième trimestre 2016. Des chiffres très attendus suite au plan de départs volontaires de 5000 personnes (soit un tiers des effectifs) adopté par l'entreprise le 4 août.
Des résultats défavorables...
Sans surprise, les résultats du trimestre sont défavorables. Le chiffre d'affaire est en baisse de 4,3% par rapport à la même période l'année précédente, n'atteignant que 2,781 milliards d'euros et continuant la tendance constatée au premier trimestre 2016 (baisse de 6,1%). L'Ebitda ajusté subit quant à lui une baisse de 6,8% sur un an et se porte à 999 millions d'euros. En conséquence, SFR accuse une perte nette de 43 millions d'euros pour le trimestre, et sa dette s'élève désormais à 15,121 milliards d'euros.
SFR explique cette baisse du CA par une forte perte d'abonnés qui touche depuis un an l'ensemble de ses divisions "Grand public", "Entreprises" et "Opérateurs". SFR se veut cependant optimiste en notant que les améliorations apportées à son réseau ont fait diminuer les pertes d'abonnés par rapport au deuxième trimestre 2015 (199 000 clients mobiles perdus au T2 2016 contre 314 000 au T2 2015), et espère que cette tendance continuera.
...Mais une ambition affichée
Le deuxième opérateur télécoms français met également en avant l'augmentation de son revenu moyen par abonné (Arpu) sur le fixe (35,60 euros contre 35,30 euros un an plus tôt) et la croissance de ses abonnés fibres, même s'il a perdu 58 000 abonnés haut débit sur le trimestre et que son Arpu mobile, lui, est en baisse à 22,30 euros contre 22,70 euros en 2015.
Michel Combes, le COO d'Altice et président de SFR Group (Numericable-SFR), a pointé du doigt un marché difficile lors de la présentation des résultats aux analystes. Il a aussi répété à de nombreuses reprises que la fibre optique était le futur de l'opérateur et s'est déclaré "heureux d'avoir trouvé un accord avec les syndicats pour aider notre entreprise à devenir plus compétitive."
Un besoin de "modernisation" et "d'agilité"
"SFR a besoin d'être modernisé, comme je l'ai déjà dit par le passé, a poursuivi celui qui s'était déjà illustré par un plan social record chez Alcatel-Lucent. Cet accord est une bonne nouvelle, non seulement pour l'entreprise mais également pour ses employés." Michel Combes a ensuite précisé les modalités du plan de départs volontaires, qui se fera en trois phases.
D'abord une réduction de 1000 postes dans la branche "distribution" de l'entreprise aura lieu d'août à novembre 2016 (car cette entité n'était pas soumise à l'engagement qu'avait pris Numericable lors du rachat de SFR de ne pas licencier avant 2017). Puis une deuxième phase de préparation en juillet 2017, lors de laquelle les employés pourront demander à partir selon les modalités de l'accord trouvé avec les syndicats le 4 août dernier. Enfin, une dernière phase verra la mise en place d'un plan de départs volontaires à la retraite, à partir de juillet 2017.
Les suppressions d'emplois dans la distribution ne toucheront pas les forces de vente elles-mêmes mais plutôt le management et le support. Ces efforts sont dans la continuité de la délocasalition des call centers qui a déjà été mise en place. Michel Combes a précisé lors d'une séance de questions-réponses que le coût représenté par la masse salariale en 2015 a été de 1,2 milliard d'euros, et qu'un tiers en serait donc économisé chaque année, tandis que le plan de départ coûtera environ 2,4 milliards d'euros. Il estime que ces mesures permettront à SFR d'atteindre ses objectifs et de devenir le premier opérateur français.
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