Tours et Orléans réunies sous l'étendard French Tech Loire Valley

Tours et Orléans font cause commune pour l'obtention du label French Tech. Un fonds d'investissement de 20 millions d'euros est prévu.

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Tours et Orléans réunies sous l'étendard French Tech Loire Valley
Vue future (montage) du Lab'O numérique d'Orleans

Le dossier de candidature au label "Métropole French Tech" connait plusieurs accélérations dans le Centre-Val de Loire. Les agglomérations d’Orléans (Loiret), l'AgglO, et de Tours (Indre-et-Loire), Tours(s)plus, ont choisi de se rassembler sous un étendard unique, baptisé "French Tech Loire Valley".

"Je ne connaissais pas la région, mais j'avais peur que les politiques des deux villes trainent les pieds. Cela n'a pas été le cas. Tout le monde a bien compris l'intérêt d'aller de l'avant ensemble", constate Yohann Berhouc, directeur général du tourangeau Cyrès depuis un an et demi, un hébergeur spécialiste du Big data, qui vient d'inaugurer un datacenter à Tours.

Les deux cités ligériennes sont historiquement rivales depuis que l'ancien premier ministre Michel Debré avait pesé pour qu'Orléans soit désignée capitale régionale. Régulièrement, au fil des dossiers d'attractivité, d'infrastructures ou de développement économique, l'antagonisme resurgissait. Mais l'agglomération de Tours a basculé à droite en mars 2014, facilitant ainsi le rapprochement avec celle d'Orléans, présidée par Charles-Eric Lemaignen (UMP).

Amazon, Hitachi, ST Microelectronics et une kyrielle de start-up

Fin mars, les comités de pilotage ont annoncé leur rapprochement sur le dossier French Tech. Ils travaillent à un dossier commun qui sera déposé dans la deuxième quinzaine du mois de mai. "Nous partageons la même vision de l’apport de cette labellisation. Et puis cette offre commune est cohérente. Dans chaque cas, de nombreuses entreprises soutiennent les projets", argumente Olivier Carré, vice-président de l'agglomération d'Orléans.

Dans la cité de Jeanne d'Arc, Amazon, Pentalog, et Easyflyer cotoient le BRGM, Orange et Hitachi au sein du comité qui prépare la candidature. A Tours, le fabricant de semi-conducteurs ST Microelectronics voisine avec des grosses PME telles que HF Company, spécialiste des réseaux, Avidsen, le concepteur de la domotique sous licence Thomson, et quelques SSII comme Umanis.

Mais c'est surtout une ribambelle de start-up qui anime le paysage, dont plusieurs sont regroupées au sein de la dynamique association Palo Altours. Cinq cents entreprises font vivre le secteur numérique en Touraine, soit 6 500 emplois, selon une étude de l'Observatoire économique de Touraine. 75 % ont moins de 5 salariés.

Bâtiments totems : 18 millions d'euros investis à Orléans, 16,5 millions d'euros à Tours

La constitution du réseau Tours Tech a valeur pédagogique auprès des élus, explique en substance Julien Dargaisse, président de cette association et créateur de BuzzLeMe, un site pour faciliter les entretiens. "Dans la vie des start-up, il y a forcément des échecs au début", résume-t-il. Or, les élus ont rarement de l'attirance pour des entreprises en échec. "La constitution de ce réseau aide les jeunes entrepreneurs. C'est aussi un préalable à une volonté commune de soutenir les talents, c'est à dire le tissu éducatif, de développer la culture de l'entreprenariat, de faciliter les investissements par de l'aide au capital, de créer de la densité...", poursuit ce jeune entrepreneur.

A Tours, cette densité passe par un site industriel en cours de réhabilitation : l'ancienne imprimerie Mame, qu'avait rachetée l'agglomération pour 6,5 millions d'euros en 2012. Ce bâtiment construit par Jean Prouvé et Bernard Zehrfuss abrite pour l'instant les ateliers de transition professionnelle Michelin, qui a cessé son activité poids lourds à l'été 2013. La manufacture a investi 3,5 millions d'euros en aménagement d'une partie du site, qu'elle laissera en l'état. De son côté, l'agglomération a investi près de 6 millions. "Dès septembre, les étudiants de l'Ecole des Beaux-Arts y feront leur rentrée et nous y installerons ensuite un Fab'Lab et un accélérateur de start-up", décrit Thibault Coulon, l'élu porte-drapeau du dossier Tours Tech. L'ensemble dédié au numérique occupe 6 000 mètres carrés.

A Orléans, les collectivités ont racheté l'ancienne usine Famar pour 8 millions d'euros pour la transformer en Lab'O numérique. Les travaux d'aménagement viennent de débuter. L'imprimeur en ligne Easyflyer s'y installera au second semestre. Il a réservé 5 000 mètres carrés. A terme, Le Lab’O représentera plus de 18000 mètres carrés d’activité économique.

Un fonds de 20 millions d'euros en 2016

Enfin, pour aider les jeunes pousses, les collectivités s'engagent à injecter de l’argent public, en misant sur l'effet levier afin d'attirer du capital risque et du capital innovation. L'objectif est de mettre à disposition des start-up 20 millions d'euros, dont 6 millions par Tour(s)plus, l'AgglO et la région, qui espèrent compléter le tour de table auprès des investisseurs institutionnels, dont la Caisse des dépôts et Bpifrance, d'ici la rentrée. Lancement prévu au premier trimestre 2016.

Stéphane Frachet

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