IV 2019 : 3 démos phares autour du véhicule autonome

La 30e édition de l'Intelligent Vehicle Symposium (IV2019), un événement annuel centré sur la recherche sur les véhicules intelligents, se tenait en France du 9 au 12 juin 2019. Des démonstrations ont été réalisées le mercredi 12 juin. L'occasion de faire un état des lieux de la recherche sur certaines briques technologiques nécessaires au développement du véhicule autonome.

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IV 2019 : 3 démos phares autour du véhicule autonome
Ce véhicule autonome peut suivre une personne puis rentrer tout seul au point de départ.

La France a accueilli la 30e édition de l'Intelligent Vehicle Symposium (IV2019) du 9 au 12 juin 2019. Cet événement annuel est l'occasion pour les scientifiques, ingénieurs et techniciens de faire le point sur les avancées technologiques et réglementaires autour du véhicule intelligent. L'institut Vedecom, l'Ecole des Mines – ParisTech et l'IFSTTAR ont coordonné la journée de démonstration qui s'est tenue mercredi 12 juin sur les pistes de Satory à Versailles. A l'honneur : de nombreuses briques technologiques nécessaires au développement du véhicule autonome. Localisation, détection d'obstacles, système de dialogue homme-machine… L'Usine Digitale fait le point.

Une navette autonome qui se localise sans GPS ni Lidar

L'institut Pascal, une unité mixte de recherche et de formation interdisciplinaire placée sous la tutelle de l'Université Clermont Auvergne (UCA), du CNRS et de SIGMA Clermont, mène des recherches sur les navettes autonomes et plus particulièrement sur "les aspects perception : comment percevoir l'environnement pour savoir où on est, se localiser, détecter des obstacles…", explique Thierry Chateau, référent véhicule autonome à l'Institut Pascal.

Habituellement un véhicule est localisé par un GPS ou un Lidar, mais l'Institut Pascal montre qu'une navette autonome peut aussi se localiser uniquement à l'aide de caméras. "Deux caméras, une à l'avant et une l'arrière, jouent le rôle d'un Lidar ou d'un GPS en allant chercher dans l'environnement des amers visuels", explique Thierry Chateau. Concrètement, la navette se localise et fait la carte de l'environnement en même temps. Une fois la carte de l'environnement réalisée, le véhicule peut se déplacer à cet endroit et sait où il est. La navette autonome en démonstration, qui a déjà cartographié l'environnement d'essai, peut donc détecter les obstacles sur son parcours. Elle s'arrête et calcule un nouvel itinéraire afin de poursuivre son chemin. Cette solution pourrait être utilisée comme un moyen redondant permettant aux navettes autonomes, qui réalisent toujours le même parcours, de se localiser et de détecter des obstacles.

Un véhicule autonome suiveur qui se repère avec un radar

Un deuxième véhicule, à portée militaire, arpente le même espace de démonstration. "Le but de ce véhicule [développé par l'Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture), ndlr] est de suivre un fantassin et transporter son matériel, explique Thierry Chateau. Une fois arrivé sur son lieu de poste, le fantassin décharge son matériel et le véhicule doit rentrer tout seul à la base". Pour suivre le fantassin, des balises sont installées sur le véhicule et une autre balise sur le fantassin afin que le véhicule se repère par rapport à la personne et puisse la suivre. La cartographie des lieux a été réalisée en amont et, grâce à un radar, le véhicule peut se localiser sur la carte pendant qu'il suit le fantassin et mémoriser sa trajectoire. Un tel véhicule pourrait aussi trouver des applications dans l'agriculture.

"L'intérêt également de cette localisation, c'est qu'elle utilise un radar et non pas un Lidar, poursuit Thierry Château. Le radar, c'est quelque chose qui n'est pas utilisé actuellement pour faire de la localisation dans une carte". Cette démonstration montre donc que cette technologie pourrait être redondante avec celle utilisée sur les véhicules autonomes demain. Une redondance nécessaire pour minimiser les risques et parvenir à un haut taux de sécurité.

AutoMate : la coopération entre le véhicule et le conducteur

AutoMate est un projet européen d'expérimentation de systèmes de conduite autonome coopératifs et communicants. Dix partenaires ont réfléchi pendant trois ans à développer des systèmes bidirectionnels permettant à l'homme et à la machine d'interagir facilement. Il a fallu développer les hardware et sofwtare nécessaires à cette coopération. L'institut Vedecom a participé à ce projet et dévoile ses résultats à travers une démonstration comprenant deux scénarios réalisés à l'aide d'un véhicule autonome. Dans un premier temps, le véhicule qui circule en mode autonome n'a pas assez de visibilité pour doubler une autre voiture. Le véhicule autonome informe alors le conducteur de la situation à l'aide de la voix. Le but est que le conducteur prenne le contrôle le temps de réaliser le dépassement, puis qu'il mette à nouveau le véhicule en mode autonome.

Dans un deuxième temps, le véhicule est en mode manuel. Alors qu'il conduit, le conducteur est occupé sur une tablette. Comme le véhicule monitore en continue le conducteur à l'aide d'une caméra, il se rend compte que ce dernier est distrait et que l'itinéraire emprunté lui permet de circuler en mode autonome. Le conducteur est alors informé que le véhicule peut être mis en mode autonome. Un système de monitoring qu'on retrouve déjà sur certains modèles récents de véhicules qui sont commercialisés. L'idée de ce projet européen étant notamment de trouver des solutions qui puissent être implémentées sur des véhicules autonomes de niveau 3 afin de faciliter leur mise sur le marché.

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