STMicroelectronics pourrait revoir son périmètre d’activité
Réorganisation de la direction, chômage partiels… Le fabricant franco-italien de semiconducteurs a du mal à sortie la tête de l’eau. Pour se renflouer, il pourrait annoncer en décembre prochain l’abandon d’activités déficitaires.
La persistance des difficultés financières chez STMicroélectronics rend le management nerveux. En témoigne la réorganisation de la direction annoncée hier. Et c’est Philippe Lambinet, directeur de la stratégie et patron du secteur numérique, qui en fait les frais. Il est remplacé par Georges Penalver, ancien directeur des initiatives stratégiques et des partenariats chez France Telecom / Orange.
Ce changement témoigne des dégradations des résultats dans le secteur numérique, qui regroupe les processeurs pour applications multimédia (tablettes, smartphones, décodeurs…) et circuits Asic pour périphériques informatiques et industriels. Elle constitue la seule activité déficitaire du groupe, avec une marge prévue de -10% sur l’année 2012.
Mais selon un analyste chez Exane BNP Paribas, la perte dans ce secteur – limitée à quelques dizaines de millions de dollars par an- reste supportable. Le vrai problème réside dans ST-Ericsson, la coentreprise avec Ericsson, spécialisée dans les puces sans fil pour terminaux mobiles. Cette société plombe depuis le quatrième trimestre 2011 les résultats de STMicroelectronics avec des pertes trimestrielles de 200 à 300 millions de dollars. Le retour au vert au troisième trimestre, comme c’est prévu dans les projections initiales du groupe, sera difficile à réaliser. « Tant que ce problème n’est pas résolu, STMicroelectronics restera dans le rouge », avertit l’analyste.
Les spéculations sur l’avenir de ST-Ericsson vont bon train. Partenariat industriel et capitalistique avec un constructeur de smartphones, ou vente à un industriel asiatique ? La réponse sera peut-être donnée lors de la présentation d’un nouveau plan stratégique en décembre prochain.
STMicroelectronics souffre également d’une détérioration de son environnement, avec une baisse des commandes et un gonflement des stocks qui l’obligent à envisager au quatrième trimestre 2012 du chômage partiel sur les sites de Colles, en Isère, et de Cantane, en Sicile.
Les difficultés combinées du groupe s’expliquent aussi par le déclin de gros clients comme Nokia, qui se traduirait par la perte de 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires par an. Une perte non compensée par l’augmentation de près de 50% des ventes des détecteurs de mouvements pour smartphones et tablettes.
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