Aux Etats-Unis, Meta affrontera un procès sur les acquisitions de WhatsApp et Instagram
Le gendarme américain de la concurrence estime que le réseau social a racheté Instagram et WhatsApp uniquement pour réduire la concurrence. Il risque un démantèlement.
Meta n’échappera pas à un procès antitrust. Après plusieurs années de procédure, un juge de Washington a en effet refusé mercredi 13 novembre de classer le dossier. La société dirigée par Mark Zuckerberg est accusée d’avoir racheté Instagram et WhatsApp uniquement pour réduire la concurrence. Elle risque un démantèlement.
Meta, qui s'appelait encore Facebook à l'époque, a racheté Instagram en 2012 pour moins d’un milliard de dollars. Le réseau social a ensuite dépensé 19 milliards de dollars pour mettre la main sur WhatsApp deux ans plus tard. Ces deux opérations, validées sans condition par la FTC, ont permis à la société de renforcer sa position dominante sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie.
Le juge sceptique sur les arguments de la FTC
L’affaire judiciaire a débuté en 2020 par une plainte de la Federal Trade Commission, le gendarme américain de la concurrence, soutenue par une coalition d’une quarantaine d’États américains. Depuis, Meta tente d'éviter un procès, mettant en avant que les plaignants n’avaient pas démontré l’impact négatif sur les consommateurs.
Cette question devra être tranchée lors d’un procès, estime le juge chargé du dossier. Celui-ci souligne cependant que la FTC devra “affronter des questions difficiles” sur la pertinence de sa procédure, estimant que son argumentaire teste les “limites” des lois anti-trust américaines.
Meta se dit toujours “confiant” sur sa capacité à démontrer que “les acquisitions d'Instagram et de WhatsApp ont été bénéfiques pour la concurrence et les consommateurs”. La société souligne aussi que le succès des deux applications s'explique par les milliards de dollars qu’elle a investi pour les améliorer.
Vers une vente ou scission ?
Pour se défendre lors du prochain procès, Meta ne pourra cependant pas avancer que ces deux rachats étaient nécessaires pour lui permettre de rivaliser avec Apple et Google, a ordonné le juge. De son côté, la FTC ne pourra pas utiliser les restrictions d'accès des développeurs tiers mises en place suite aux acquisitions. Le juge a estimé que celles-ci se justifiaient par des intérêts économiques.
La FTC, dont la directrice Lina Khan devrait céder sa place début 2025, pourrait demander à Meta de revendre ou d'opérer une scission d'Instagram et WhatsApp. Le groupe assure qu’un démantèlement affaiblirait la sécurité des données, nuirait à l’expérience utilisateur et serait technologiquement compliqué à mettre en place.
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