Huawei veut mettre sa 4G mobile industrielle dans les trains et les transports urbains
Présent comme toujours sur Innotrans à Berlin, le salon spécialisé dans les transports, l’équipementier télécoms chinois Huawei a en particulier insisté sur le déploiement du LTE industriel.
Un protocole qu’il pousse notamment pour l’équipement des transports urbains sur rails et les trains à grande vitesse.
Emmanuelle Delsol
Des trains, des tramways, des métros… et un équipementier chinois des télécoms. A l’occasion de la grande messe des transports Innotrans qui s’est tenue à Berlin du 20 au 23 septembre, Huawei a présenté l’étendue de son offre destinée à ce secteur. Installée dans le hall réservé aux transports publics, son stand avoisinait d’ailleurs ceux de ses concurrents Ericsson ou Cisco. On connaît pourtant principalement ces entreprises pour les équipements qu’ils fournissent aux opérateurs télécoms. En réalité, le Chinois est organisé en trois grandes activités. Les opérateurs télécoms, le grand public – il est le numéro 3 mondial des smartphones derrière Samsung et Apple - mais aussi les entreprises, dans des secteurs comme les services publics ou les transports. Ceci explique cela.
Une 4G mobile adaptée aux usages critiques
A Innotrans, le Chinois portait un credo en particulier : l’utilisation d’une version industrielle du LTE (4G mobile) pour nombre de services dans les transports ferroviaires urbains. En remplacement progressif de la norme précédente, le GSM-R, dérivée de la 2G mobile, qu’il porte depuis 2010. Comme son équivalent télécoms, la 4G industrielle, adaptée aux transports, est conçue de façon prioritaire pour le transport des données (IP), avec un débit plus important et une latence réduite. Mais le protocole industriel intègre en supplément des techniques de redondance, les appels de groupe, ou la priorité de certains flux critiques... Ce qui en fait, selon Huawei, un protocole adapté aussi bien à des applications comme l’information des voyageurs, le Wi-Fi à bord, la billetterie ou la transmission en temps réel de la vidéosurveillance qu’à des dispositifs critiques tels la signalisation (CBTC over LTE).
Le géant chinois a accentué son lobbying en faveur du protocole industriel baptisé eLTE en créant début 2014 l’eLTE Industry Alliance qui compte déjà 89 membres. Ce sont aujourd’hui essentiellement ses partenaires concepteurs d’applications comme SAP ou Siemens. Mais Huawei espère aussi accueillir certains de ses concurrents dans l’alliance afin de faire du eLTE un vrai standard.
Une technologie commune à toutes les activités sectorielles
L’équipementier ne développe aucun produit spécifique pour les transports ou ses autres activités sectorielles. Il s’appuie sur son imposante R&D (15% du chiffre d'affaires) transverse et adapte les offres communes. "Nos lignes de produits sont multi-marchés", confirme Frédéric Comtet, directeur de la division transports. Le Chinois propose donc à ses clients opérateurs de transports, une base d’infrastructure de télécommunications constituée de ses offres, mais ce sont ses partenaires qui développent les services comme la répartition du trafic des trains, par exemple, ou la gestion de la billetterie. Il s’appuie en particulier sur de grands noms comme Alstom, Bombardier, Siemens ou Thalès.
A tout seigneur tout honneur, Huawei a d’abord convaincu les opérateurs de transport chinois. Depuis 2014, il a par exemple équipé deux lignes du métro de Shenzen avec son LTE industriel, à la fois pour la vidéosurveillance, le Wi-Fi passagers et des communications plus critiques. Si l’on en croit Frédéric Comtet, le pays de l’équipementier est un terrain d’expérimentation privilégié : "Il y a désormais plus de lignes à grande vitesse en Chine qu’en Europe. Par ailleurs, l’adoption du LTE pour la signalisation dans les transports publics urbains est massive en Chine selon Huawei. Cela devrait concerner 20 nouvelles lignes de métro chaque année.”
Pour autant, comme à son habitude, Huawei ne se limite pas à ses seules frontières. Il vient d’équiper la première ligne urbaine sur rail de l’histoire de l’Ethiopie, à Addis-Abeba. Elle compte 39 stations et s’étend sur une longueur de 31 km. Le Chinois participe aussi à un appel d’offre pour le métro de Madrid sur lequel il a réalisé des tests en LTE pour le Wi-Fi à bord et la transmission en temps réel de videosurveillance. Il y a deux ans, il a participé avec au Maroc avec Thalès et l’Italien Imet, au développement de la première ligne à grande vitesse d’Afrique entre Tanger et Kénitra.
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