Nokia et Intel ouvrent un centre de recherche commun sur les interfaces 3D
Les deux groupes espèrent tirer partie de la montée en puissance des processeurs pour offrir aux utilisateurs de terminaux nomades de nouvelles interfaces en trois dimensions, plus proches de la réalité.
Christophe Dutheil
Déjà partenaires pour le développement de la distribution Linux pour mobiles Meego, Nokia et Intel vont encore renforcer leur alliance : les deux groupes viennent d'annoncer l'ouverture d'un centre de recherche commun sur les interfaces en trois dimensions, en partenariat avec le département CIE (Center for Internet Excellence) de l'université d'Oulu, dans le nord de la Finlande. L'objectif consiste, cette fois, à créer de nouvelles interfaces mobiles, tirant profit des « capacités en rapide progression des terminaux nomades », et plus précisément de la montée en puissance des puces dont ils sont équipés.
3D et mondes virtuels « immersifs »
Selon Intel et Nokia, le nouveau centre de recherche - qui emploiera une vingtaine de spécialistes des interfaces 3D, de l'électronique et de la photonique - se concentrera dans un premier temps sur la mise au point d'interfaces proposant « des interactions plus similaires à celles du monde réel […], de la même manière que les jeux et films actuels sont plus immersifs grâce au recours à la 3D ». Il devrait aussi « s’intéresser à des technologies permettant d’afficher un hologramme 3D d’un interlocuteur téléphonique ». L'idée étant de faire en sorte que les utilisateurs se sentent « plus impliqués et immergés dans leur expérience mobile qu’avec les moyens de communication actuels ».
La réalité augmentée en ligne de mire
Plusieurs technologies sont envisageables pour faciliter une telle immersion, selon Thierry Penet, responsable du développement de Laster Technologies, une société hexagonale spécialisée dans les technologies d'affichage numérique en réalité augmentée (l'entreprise a été créée en 2005 par une équipe d'experts en optique et en traitement d'images du CNRS). « La première, qui est la plus répandue, est la réalité virtuelle, explique-t-il. Elle facilite l'immersion des utilisateurs dans un environnement précis grâce à des dispositifs qui viennent les immerger dans cet environnement, indépendamment de ceux dans lesquels ils se trouvent naturellement ». La réalité augmentée, une autre technologie, est plus en vogue actuellement. Elle s'appuie, d'après le spécialiste, « sur un dispositif optique transparent et superpose devant les yeux de l'utilisateur des informations qui sont activées par un dispositif vidéo (caméra, système de reconnaissance de forme ou dispositif de repérage...). Ce dispositif renvoie ce que la caméra voit vers un serveur distant et met en relation l'objet vu avec l'information à disposition dans une base de données distante ».
Dans ce domaine de la réalité augmentée, la course aux innovations a déjà bien débuté, et Intel et Nokia n'ont pas de temps à perdre. En effet, Qualcomm, concurrent d'Intel, s'est récemment offert un spécialiste de la réalité augmentée en Autriche (Computer Services) et a ouvert un centre de recherche dédié dans ce pays. Et Samsung, grand rival de Nokia, « embarque désormais le navigateur de réalité augmentée Layar dans ses terminaux », nous confie Hervé Pellarin, un spécialiste français du développement de solutions de réalité augmentée (société HPSC).
Enfin, Google a quant à lui dévoilé fin 2009 Goggle, un système de reconnaissance d'images s'appuyant partiellement sur la réalité augmentée (pour Android uniquement, pour l'instant) : l'utilisateur peut lancer une recherche sur Google à partir d'une photo prise avec son smartphone. Preuve s'il en est que « l'avenir de la recherche est sur les mobiles », conclut Hervé Pellarin.
Christophe Dutheil
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