Quantique : Alice & Bob investit 50 millions de dollars dans la construction d'un laboratoire
La pépite française du quantique, spécialisée dans les qubits de chat, va dépenser 50 millions de dollars pour un laboratoire de 4000 m² à Paris. L'installation devrait notamment héberger une salle blanche dédiée au prototypage de QPU avancés.
Alice & Bob franchit une étape supplémentaire dans le développement de ses solutions quantiques. La start-up tricolore, spécialisée dans les “qubits de chat de Schrödinger”, a annoncé le 8 mai la construction d'un laboratoire de 4000 m² à Paris, pour lequel elle devrait dépenser 50 millions de dollars (44,4 millions d'euros). Cet investissement est rendu possible par le dernier tour de table de la jeune pousse, annoncé fin janvier, qui lui avait permis de récolter 100 millions d'euros.
L'objectif de ce site est de permettre à la jeune pousse de mettre au point sa dernière série de puces quantiques, intitulées Lithium, Beryllium et Graphene. Alice & Bob espère notamment concevoir sa puce Graphene dotée de 100 qubits logiques à horizon 2030, afin de résoudre des problèmes industriels irréalisables par un ordinateur classique. L'infrastructure devrait aussi accueillir une salle blanche de nanofabrication afin de développer des unités de traitement quantique (QPU) avancées.
Un partenariat avec Quantum Machines
La pépite du quantique souhaite ouvrir une “ferme à cryostats”, qui sera composée de vingt réfrigérateurs à dilution fournis par le fabricant de systèmes de refroidissement continu à très basse température Bluefors. Alice & Bob s'est également entourée de Quantum Machines, qui développe des systèmes avancés de contrôle quantique. La start-up israélienne, qui a levé 170 millions de dollars fin février, aide ainsi les acteurs du secteur à réduire les taux d'erreur et à orchestrer les qubits.
Basée à Paris et Boston, Alice & Bob met au point des qubits qui s'appuient sur des circuits supraconducteurs, moins sensibles aux erreurs de type “bit-flip”, qui provoquent la transformation d'un 0 en 1 ou inversement. En mars, la start-up a annoncé avoir développé des “qubits de chat compressés”, qui modifient l'état quantique de qubits pour les rendre plus résistants aux erreurs de type bit-flip et qui permettraient de diviser par 160 ces erreurs. Une manière de réduire les coûts liés à la correction d'erreurs. Alice & Bob citait plusieurs cas d'usage, en particulier dans la chimie et la science des matériaux.
La concurrence s'intensifie
La jeune pousse n'est pas la seule à investir dans de telles infrastructures. Quobly, spécialisée dans les spin-qubits dans le silicium, a par exemple inauguré en février de nouveaux locaux à Grenoble (Isère) pour tester et caractériser ses puces quantiques. Ces derniers mois, plusieurs géants américains ont également intensifié leurs efforts sur la recherche quantique : c'est le cas de Nvidia, qui doit bientôt lancer un laboratoire “accéléré” pour la simulation d'algorithmes, la formation et le déploiement de modèles d'IA pour l'informatique quantique. Mais aussi de Cisco, qui a annoncé cette semaine l'ouverture d'un laboratoire de recherche à Santa Monica (Californie).
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