Avec Jupiter et Blue Lion, l'Allemagne se dote de supercalculateurs de pointe
La course à la puissance de calcul se fait plus féroce que jamais, faisant des GPU de pointe une ressource rare et convoitée. Les centres de recherche allemands de Jülich et Leibniz tirent leur épingle du jeu avec deux supercalculateurs exascale qui apporteront une bouffée d'oxygène à la recherche européenne.
Julien Bergounhoux
Mis à jour
24 juin 2025
A la veille de la première GTC Paris, c’est nos voisins allemands qui font l’actualité pour Nvidia. Deux supercalculateurs ont été mis en avant outre-rhin ce 10 juin. Le premier se nomme Jupiter et a été mis au point par Eviden. Il est basé sur sa technologie BullSequana XH3000 à refroidissement liquide, et est composé de 24 000 cartes GH200 de Nvidia connectées par Quantum-2 InfiniBand. Il est hébergé par le centre de calcul Jülich et fait partie de l’initiative EuroHPC. Eviden s’est félicité d’avoir pu le déployer en seulement 9 mois.
L'exascale arrive en Allemagne
Une fois complété, il s’agira du système le plus rapide d’Europe, avec une performance projetée d’un milliard de milliards d’opérations en précision FP64 par seconde. De quoi en faire le premier supercalculateur exascale du Vieux continent, avec des performances attendues de 90 exaflops pour l’IA. Il est aussi le meilleur système du classement mondial TOP500 en matière d’efficacité énergétique, avec 60 gigaflops par watt (testé avec le benchmark Linpack).
Jupiter sera utilisé entre autres pour faire de la recherche sur le climat, l’astrophysique, la biologie moléculaire, la découverte de nouveaux médicaments, l’informatique quantique et l’ingénierie de haute précision.
Un supercalculateur Vera Rubin pour Leibniz
L’autre supercalculateur se nomme Blue Lion et est hébergé au Leibniz Supercomputing Centre. Il est en cours de construction par HPE et disposera de 30 fois plus de puissance de calcul que son système existant (SuperMUC-NG). Il avait déjà été annoncé, mais on sait désormais qu’il sera basé sur l’architecture Vera Rubin que Nvidia a dévoilé fin mars et qui doit être commercialisée fin 2026. Il s’appuiera sur la technologie de refroidissement liquide de HPE Cray. Il sera également utilisé pour faire de la modélisation climatique, de la physique et bien sûr de l’IA.
Si ces annonces sont impressionnantes et rassurent un peu sur la souveraineté européenne, on ne peut s'empêcher de se demander si la France saura monter en gamme de façon similaire, la course à la puissance de calcul étant plus farouche que jamais. Le supercalculateur Alice Recoque, annoncé en 2023, devrait disposer de capacités exascale pour l'IA, mais le projet est encore en cours de finalisation.
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