Avec son assistant vocal dopé au LLM, Kyutai fait de l'ombre à OpenAI
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A LA UNE
Kyutai fait mieux qu'OpenAI avec Moshi, son chatbot qui génère de la voix en temps réel. Le laboratoire de recherche ouverte, fondé en novembre 2023 par Iliad, CMA CGM et Schmidt Futures, a développé "from scratch" son assistant vocal. Dopé au LLM, celui-ci bénéficie de deux atouts : il parle et transcrit en temps réel, le tout en anglais.
Avec des talents comme Neil Zeghidour, qui a créé MusicLM chez Google, ou Alexandre Défossez, qui a dirigé le projet MusicGen chez Meta, le labo a mis toutes les chances de son côté. Baptisé Moshi – clin d'œil à l'interjection japonaise équivalente de "allô" – cet outil repose sur le grand modèle de langage multimodal de sept milliards de paramètres appelé Helium. Ce dernier, considéré comme relativement compact, s'appuie sur des données textuelles et audio.
Précisons qu'une grande partie des données de pré-entraînement "ont été récupérées en ligne". En parallèle, les chercheurs ont développé une solution de watermarking et planchent sur l'aptitude du modèle à prédire et générer la suite d'un segment audio. Présent lors de la démonstration du prototype, Xavier Niel s'est félicité des avancées significatives, citant en comparaison le modèle GPT-4o d'OpenAI. Largement satisfait des outils développés à date, il précise que "l'investissement est dérisoire".
DANS L'ACTU
Les petits secrets d'OpenAI dérobés. Le New York Times a révélé qu'un cybercriminel s'est introduit dans les systèmes de messagerie interne d'OpenAI l'année dernière, dérobant des informations sensibles sur la technologie qu'elle développe. Seul hic : l'événement n'a été signalé ni au public ni aux autorités compétentes. Face à ces révélations, les craintes se multiplient : et si la Chine avait récupéré la sauce secrète d'OpenAI ? La sécurité ne semble en tout cas pas peser très lourd parmi les priorités de la start-up. Il y a quelques jours, OpenAI a corrigé une faille majeure dans l'app macOS de ChatGPT. Elle présentait une vulnérabilité pour le moins inquiétante permettant à quiconque d'accéder aux conversations de tous les utilisateurs stockées sur l'ordinateur et non chiffrées. OpenAI affirme avoir remédié à cette vulnérabilité par le biais d'une mise à jour.
La Chine, numéro 1 de brevets déposés dans l'IA. Dans la course effrénée au développement de l'IA générative, l'empire du Milieu a déjà une longueur d'avance. Les données de l'ONU montrent que le pays est le premier à déposer des brevets, loin devant les Etats-Unis. Le pays tient cela à la qualité de ses centres de recherche et des talents en la matière ainsi qu'à deux géants de la tech : ByteDance et Alibaba Group.
La bulle de l'IA se poursuit avec une montée en flèche des coûts d'infrastructures. Les investissements en intelligence artificielle ont fait la une de nombreux journaux tant les sommes sont faramineuses. Mais derrière ces milliards de dollars, le besoin de ROI demeure. Et les géants technologiques doivent aujourd'hui composer avec des coûts liés aux infrastructures, à savoir les centres de données d'IA. Dans son analyse, David Cahn, partner chez Sequoia Capital, alerte sur la "question à 600 milliards de dollars de l'IA". En clair : le prix à payer va considérablement augmenter.
Nvidia en passe d'être inculpé par le régulateur antitrust français ? Quelques jours après la publication du rapport de l'Autorité de la concurrence sur le fonctionnement concurrentiel du secteur de l'IA générative, le régulateur semble prêt à chercher des puces au géant américain Nvidia. Selon des sources proches du dossier, des poursuites auraient été engagées suite aux perquisitions menées au siège social français de la firme, en septembre dernier.
SK Hynix revient dans la course à l'intelligence artificielle à coups de milliards. La demande en semi-conducteurs croît de façon exponentielle avec la démocratisation de l'intelligence artificielle, notamment générative. Pour rester dans la course, le conglomérat sud-coréen SK Group annonce des investissements massifs – environ 69 milliards d'euros (!) – dans sa filiale SK Hynix jusqu'en 2028. La firme profite également du programme de soutien de près de 418 milliards d'euros annoncé par le gouvernement en début d'année pour ses entreprises de puces s'étendant jusqu'à 2047.
L'HALLUCINATION DE LA SEMAINE
Le développement de l'IA générative et le défi environnemental sont-ils compatibles ? Nemotron, le LLM de Nvidia, répond : "Le développement de l'IA générative et le défi environnemental peuvent être compatibles en adoptant des pratiques durables, telles que l'amélioration de l'efficacité énergétique, la réutilisation de modèles pré-entraînés, la mesure et la transparence de l'impact environnemental, la compensation carbone, l'éducation et la sensibilisation, ainsi que la collaboration et l'établissement de normes. Une approche consciente et responsable est essentielle pour garantir la compatibilité entre ces deux domaines."
LES APPLICATIONS MÉTIER
Jeux d'argent – La FDJ parie sur son assistant AI Win pour faire gagner ses équipes en productivité
La référence française des jeux d'argent et de hasard teste un chatbot "next gen" auprès de 300 de ses salariés. L'occasion, le temps de quelques mois, de faire remonter les besoins et enjeux de ses différents métiers autour de l'IA générative. Baptisé AI Win, l'outil s'appuie sur la technologie de l'ESN Onepoint, qui a développé son propre assistant baptisé Neo il y a environ un an.
E-santé – Comment la start-up Deemea accélère la recherche clinique grâce à l’IA
La start-up parisienne Deemea développe une plateforme pour collecter et analyser les imageries médicales afin de mener des études et recherches cliniques. Le principe : les traitements des données sont réalisés sur les serveurs de l’établissement médical en question, mais les résultats sont partagés dans le cloud avec les structures menant la même étude.
PME-ETI – Ces PME normandes utilisent avec succès l'IA générative pour leur communication
L'Usine Nouvelle explore l'utilisation de l'IA générative dans l'industrie en 15 cas d'usage. PME de menuiserie installées en Seine-Maritime, Simmad Escaliers et JBP utilisent désormais l'intelligence artificielle générative pour leur communication. La technologie leur a permis de gagner en productivité tout en optimisant leurs posts sur les réseaux sociaux.
Sidérurgie – Grâce à l'IA, ArcelorMittal veut faciliter la vie de ses acheteurs
ArcelorMittal est l’un des pionniers de l’IA générative appliquée aux achats. L'aciériste a annoncé en mars son intention de déployer auprès de ses acheteurs trois fonctionnalités proposées par la plateforme Ivalua.
Agroalimentaire – Le Groupe Bel s’allie à Dassault Systèmes pour accélérer sa transformation digitale grâce à l’IA
Les deux entreprises se sont associées pour digitaliser la chaîne de valeur, de la conception du produit à sa fabrication et son lancement sur le marché. Le Groupe Bel, géant français de l'agroalimentaire, va déployer la solution "Perfect Production" de Dassault Systèmes, basée sur la plateforme 3DExperience, afin d'améliorer l'efficacité et la durabilité de ses process de fabrication dans 11 de ses usines à travers le monde. Les éléments clés de cette transformation sont les solutions MOM, PLM, les sciences de l'alimentation et des matériaux, et l'intelligence artificielle.
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