Le chaos règne chez Meta après son grand remaniement
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Les turbulences se poursuivent chez Meta. Les départs s'enchaînent, dont ceux de plusieurs pointures qui venaient pourtant d'être recrutées ! C'est le cas de Ruben Mayer, ancien SVP chargé des produits d'IA générative et des opérations de Scale AI, embarqué par Alexandr Wang pour l'aider à diriger Meta Superintelligence Labs. Rishabh Agarwal (chercheur), Ethan Knight (chercheur), Chaya Nayak (directrice de la gestion des produits pour l’IA générative), et Rohan Varma (ingénieur de recherche) ont également annoncé leur départ de Meta. Pour ne rien arranger, l'accord avec Scale AI, serait en train de capoter.
Après 14,3 milliards de dollars investis dans l'entreprise spécialiste de l'étiquetage de données, Meta ne semble pas considérer les données de Scale AI comme étant de bonne qualité et préfèrerait travailler avec Surge et Mercor. Un comble alors que le fondateur de Scale AI est censé insuffler un nouveau souffle à ses efforts dans le secteur. Cela n'arrange pas les affaires de la start-up non plus : elle ne peut se permettre de perdre un tel client alors qu'elle a été désertée par Google et OpenAI suite à l'opération de Meta en juin.
S'ajoute à cela la grogne des vétérans de Meta. La réorganisation a libéré la parole de certains chercheurs qui pointent du doigt une mauvaise gestion des équipes et des ressources. Le leadership d’Alexandr Wang à la tête de MSL est aussi à revoir : il n'aurait pas d’expérience préalable dans la gestion d’équipes au sein d’une grande entreprise technologique selon ses détracteurs. Signe d'échec du pari de Mark Zuckerberg ? Quoi qu'il en soit, les têtes pensantes historiques de Meta en matière d'IA ont été reléguées au second plan. C'est le début d'une nouvelle ère, mais il se fait dans la douleur.
Les infos qu'il ne fallait pas rater
Nano-Banana, le modèle de retouche d'images signé Google qui fait fureur. Google pourrait bien rattraper OpenAI avec son nouveau modèle d'édition d'images intégré nativement dans Gemini. Disponible à un prix dérisoire et avec pour ligne directrice de rester fidèle aux détails des personnes présentes dans les images, cette version a d'ores et déjà fait ses preuves après être arrivée première du classement de LMArena.
La Chine cherche des remplaçants aux puces H20 de Nvidia. Huawei, Alibaba, MetaX, Cambricon... Les prétendants chinois au trône laissé vide par Nvidia se bousculent au portillon. Tous espèrent commercialiser la technologie capable à terme de remplacer les GPU de l'américain, désormais éconduit par le gouvernement du pays. Cela ne plombe pas le moral de Nvidia pour autant : il présente d'excellents résultats au deuxième trimestre malgré le blocage en Chine avec un chiffre d'affaires de 46,7 milliards de dollars, soit +56% par rapport à la même période l'an passé.
Elon Musk supprime en catimini le statut éthique de xAI… tout en attaquant OpenAI sur le même sujet. C'est l'hôpital qui se moque de la charité. Le milliardaire, qui accuse OpenAI d'avoir failli à sa mission originelle depuis un an, a usé des mêmes procédés pour discrètement changer les statuts de sa propre société d'intelligence artificielle, xAI. Cela pourrait prêter à sourire s'il n'avait de cesse d'attaquer son rival en justice.
Microsoft intègre deux nouveaux modèles MAI dans ses produits Copilot. MAI-Voice-1 est un modèle de synthèse vocale (text-to-speech), tandis que MAI-1-preview est un modèle de langage (text-to-text), destiné à comprendre et générer du texte, répondre à des questions, ou aider à la rédaction. Deux atouts qui pourraient aider Microsoft à proposer des systèmes d’IA internes, plus contrôlables et adaptés à ses produits et ainsi réduire sa dépendance aux modèles externes - essentiellement ceux d'OpenAI.
Google Translate peut désormais créer des exercices linguistiques à la Duolingo. Chaque mois, les utilisateurs traduisent environ 1000 milliards de mots sur Google Translate, Search et dans les traductions visuelles de Lens et Circle to Search. Grâce à l'IA générative, Google fait sauter les dernières barrières linguistiques qui subsistaient pour une majorité d'utilisateurs grâce à deux fonctionnalités clé : des discussions en temps réel et des exercices pour apprendre une langue à la façon de Duolingo. De quoi redorer son blason face à DeepL.
[Focus] La sécurité, nouveau mantra des acteurs de l'IA
Anthropic demande aux utilisateurs de Claude de lui partager leurs discussions. Ils ont jusqu'au 28 septembre prochain pour se décider. L'objectif est d'utiliser leurs conversations pour "améliorer le modèle" et "renforcer les protections" contre tout type de risque. Une politique qui ne devrait avoir aucun impact sur l'expérience utilisateur dans le cas d'un refus. En parallèle, la start-up a lancé l'extension Claude pour Chrome permettant à l'IA d'agir directement dans le navigateur. Cette extension sera dans un premier temps disponible auprès d'un groupe restreint de testeurs.
De son côté, Gemini débarque sur Google Distributed Cloud pour servir les secteurs les plus sensibles. La branche cloud de Google se rapproche dangereusement de ses concurrents AWS et Microsoft Azure avec sa nouvelle offre et prouve que monétiser l'IA générative dans des environnements on-premise est désormais possible, en accord avec les règles de conformité des secteurs les plus réglementés.
Cohere mise sur la sécurité pour faire adopter son modèle de traduction Command A Translate. La start-up canadienne cible spécifiquement les entreprises et les secteurs réglementés - finance, santé, énergie, industrie, secteur public - avec son tout dernier modèle en mettant l’accent sur la qualité et la sécurité : le modèle peut ainsi être déployé en privé ou sur site en fonction des demandes des entreprises.
Nouvelle moins rassurante, les outils d'IA d'Anthropic ont servi d'armes à des cybercriminels. Le dernier rapport publié par la start-up détaille comment des acteurs malveillants exploitent les modèles d'IA, notamment Claude, pour mener des cyberattaques sophistiquées. Il met en lumière des études de cas récentes illustrant l'évolution des tactiques criminelles grâce à l'IA, et les mesures prises pour contrer ces abus. Le message est clair : il y a urgence et il va falloir faire front commun sur ce sujet.
L'image de la semaine
"Budget national : le gouvernement redouble, l'IA joue les professeurs" (Généré par GPT-5 d'OpenAI).
L'étude qu'il faut lire
L'IA divise : 95% des entreprises n'ont aucun ROI, 5% captent des millions. L'étude du MIT réalisée sur le premier semestre 2025 est sans appel : si 80% des entreprises ont exploré des outils comme ChatGPT ou Copilot, 40% seulement déclarent les avoir déployés. Et à la fin, ils ne sont plus que 5% à atteindre une phase de production avec un impact mesurable sur la performance financière. Mais alors que manque-t-il pour que toutes les entreprises qui embarquent l'IA générative dans leurs activités réussissent ? Retour sur trois types d'erreurs qu'elles doivent éviter à tout prix.
Les applications métier
Santé – Comment l'Hôpital Foch embarque l'IA dans tous ses services, des soins à la recherche clinique
Avec un effectif de 2 300 salariés, dont près de 300 médecins, 611 lits installés, 260 000 consultations hors maternité et urgences, et plus de 60 000 hospitalisations par an, l’hôpital Foch fait partie des plus importants établissements hospitaliers d’Ile-de-France. Alors, pour soulager ses différents services - de l'administratif à la recherche clinique - l'établissement a décidé d'embarquer l'IA partout où cela est possible.
Automobile – Volkswagen mise sur l'IA et le cloud pour réduire ses coûts de production
Volkswagen cherche à se réinventer en intégrant les dernières technologies pour rester compétitif dans un secteur en pleine mutation. L'IA semble être le parfait allié pour optimiser certains de ses processus de fabrication les plus complexes.
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