Casino lance la mise en Bourse de sa filiale e-commerce dans un marché chahuté

Casino a progressé à la Bourse de Paris le 3 novembre, porté par le coup d'envoi donné à la future cotation de ses actifs internet aux Etats-Unis malgré des conditions de marché devenues très volatiles.

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Casino lance la mise en Bourse de sa filiale e-commerce dans un marché chahuté
Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

Le distributeur Casino a annoncé le 31 octobre que sa filiale Cnova regroupant ses actifs internet en France, au Brésil, en Colombie, en Thaïlande et au Viêtnam allait mettre en Bourse 26,8 millions d'actions sur le Nasdaq, représentant 6% à 7% de son capital à un prix compris entre 12,50 et 14,00 dollars par action. Au total, l'opération qui devrait intervenir dans deux ou trois semaines permettra de lever entre 335 et 375,2 millions de dollars. Son calendrier n'a pas été publié mais les présentations aux investisseurs ont déjà débuté.

Elle valorise l'entreprise entre 4,1 et 4,6 milliards d'euros, une fourchette proche des estimations des analystes, pour un chiffre d'affaires de 3,66 milliards de dollars (2,93 milliards d'euros) en 2013 et un volume d'affaires de 4,5 milliards de dollars (3,6 milliards d'euros), revenus des places de marché compris. Ses principaux actifs sont CDiscount, un des leaders du e-commerce non alimentaire en France, ainsi que Nova Pontocom, détenu par le numéro un brésilien de la distribution Grupo Pao de Açucar, filiale de Casino. A ces deux poids lourds s'ajoutent les actifs de e-commerce de Casino en Colombie, en Thaïlande, au Viêtnam et en Afrique.

Le lancement de l'opération, qui pouvait sembler compromise cette année pour cause de très forte volatilité sur les marchés et de détérioration de l'économie brésilienne, a soulagé les investisseurs.

NERVOSITÉ

"La mise en Bourse va donc bien se faire cette année, ce qui n'était pas évident", commente un analyste qui a souhaité garder l'anonymat, ajoutant que Casino a préféré réduire la fraction du capital qui sera mis en Bourse plutôt que d'abaisser la valorisation.

Après l'effervescence dans le secteur internet et les titres du e-commerce - qui a permis en septembre une introduction record du géant chinois Alibaba - les marchés sont devenus nerveux. Les mauvais débuts du distributeur de mode en ligne Zalando et de l'incubateur allemand Rocket à Francfort de même que les piètres résultats d'Amazon ont jeté un froid, nourrissant des inquiétudes sur l'opération de Casino annoncée en juin.

L'entreprise a indiqué dans son prospectus transmis aux autorités boursières américaines que les recettes de cette mise en Bourse seraient allouées à son développement, à l'amélioration de ses sites et places de marché ou au lancement de nouveaux sites spécialisés. Après l'opération, si l'option de surallocation est exercée, Casino pourrait détenir, directement et indirectement, au moins 57,5% du capital de Cnova, selon les estimations de Bernstein.

"La valorisation est satisfaisante, même si c’est dans le bas des fourchettes initiales, compte tenu des nouvelles sur le e-commerce et des inquiétudes au Brésil notamment sur la demande pour le non-alimentaire", souligne Nicolas Champ, analyste de Barclays. Même si elle s'avère modeste par la taille, l'opération permet à Casino d'externaliser la valeur de Cnova, ajoute-t-il.

Avec Reuters (Pascale Denis, Alexandre Boksenbaum-Granier et Dominique Vidalon, Dominique Rodriguez)

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