Ericsson teste la production audiovisuelle sur IP grandeur nature

L’équipementier suédois Ericsson a mis en place durant 3 jours, du 11 au 13 octobre 2016,  une infrastructure de production audiovisuelle à distance sur IP avec France Télévisions. Objectif : montrer à des chaînes de télévision, la capacité de ces technologies à assurer les mêmes services que les architectures historiques du secteur.

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Ericsson teste la production audiovisuelle sur IP grandeur nature

La télévision a déjà vécu nombre de transformations poussées par le numérique. Elle a dû s’adapter à l’arrivée du Web, au mobile, au replay, à la vidéo à la demande, au streaming, et à la concurrence des pure players comme Netflix. Aujourd’hui, les technologies issues des télécoms viennent aussi bousculer le secteur. Elles devraient permettre de faire évoluer les infrastructures traditionnelles vers des modèles sur IP pour l’ensemble de la chaine de production, depuis la captation jusqu'à la diffusion en passant par le doublage, le mixage, l’habillage, le transfert… A la clé, si l’on en croit en particulier l’équipementier suédois Ericsson, davantage de flexibilité et une plus grande évolutivité des systèmes, qui passeraient entre autres par la capacité à gérer de nombreuses fonctions à distance.

Une plate-forme de test grandeur nature

Pour le Scandinave, reste encore à convaincre les chaînes de télévision des capacités de telles infrastructures, à leur démontrer que le protocole d’Internet offre les mêmes niveaux de service que les technologies existantes, et à identifier les points de blocage qui demeurent. Autant de raisons qui l’ont conduit à mettre en place une plate-forme de test grandeur nature entre le 11 et le 13 octobre 2016 en partenariat avec France Télévisions.

Une architecture multi-constructeurs

Ericsson et France Télévisions ont installé ce "Proof of concept" sur leurs deux sites de Boulogne-Billancourt reliés en 100 Gbps. Une bande passante très sécurisante puisqu’elle ne devrait pas être consommée à plus de 5% ! Le datacenter d’Ericsson accueille pour l’occasion des équipements prêtés par les industriels participants dont Cisco, Sony, Grass Valley et Nevion pour le routage télécoms, le routage média, les fonctions de production et de diffusion. La démonstration principale consistera en un duplex réalisé entre les deux sites.

Montrer l’état de l’art aux chaînes de télévision

Objectif principal ? Montrer l’état de l’art des fonctions de production télévisuelle dans le monde IP à environ 300 personnes, venues de chaînes françaises, mais aussi espagnoles, italiennes, belges. "Un producteur va retrouver toutes ses fonctions : mélangeur, caméra, mix des sources… mais sur IP", explique Alexandre Dubiez, responsable opérationnel d’Ericsson Broadcast Services France. Afin de comparer avec l’existant, des mesures de la connectivité, de la bande passante et de la latence seront réalisées. Mais au-delà de la substitution directe avec les fonctions existantes, Ericsson veut aussi montrer comment aller plus loin en termes de service avec une architecture tout IP. "A l’origine, toutes les fonctions de production étaient sur un même site, continue Alexandre Dubiez. Aujourd’hui, les caméras, le mélangeur et l’habillage graphique peuvent être contrôlés depuis une infrastructure installée à distance."

Identifier les points de blocage technologiques

Mais la plate-forme provisoire va aussi permettre à l’équipementier et à ses partenaires d'identifier et de ²tenter de résoudre les blocages technologiques qui demeurent. "Nous manquons encore de recul. L’interopérabilité des protocoles spécifiques pour le son, la synchronisation, le transport de la vidéo, encapsulés dans l’IP est un des enjeux majeurs par exemple." Certains sont définis par les industriels du secteur, d’autres par des organismes spécifiques. "En fonction de la façon dont le standard, ou dont l’IP, sont implémentés, on peut avoir des problèmes de réseau, complète Emmanuel Joubard, responsable de projet broadcast chez 42 Consulting, société de conseil en ingénierie auprès des chaines de télévision, qui accompagne Ericsson pour le test. Le protocole Dante qui gère l’audio, par exemple, empêche le routage de flux en multidiffusion."

Définir une méthodologie de déploiement d’une régie IP

Enfin, l’équipementier souhaite aussi établir en fin de tests, une méthodologie globale, pas uniquement technique, de mise en service d’une régie tout IP. Les installations d’Ericsson à Boulogne-Billancourt qui hébergent l’expérimentation sont situées sur le site de production et diffusion audiovisuelle de l’équipementier destiné à Canal+ Overseas. L'équipementier dispose d'une régie capable de fabriquer 30 chaînes et de diffuser sept directs simultané, et il y emploie 320 salariés et jusqu'à 500 intermittents. Comme tous ses concurrents, Ericsson se diversifie en dehors du secteur des télécoms, et fait en particulier croître son activité dans l’audiovisuel qui représente déjà 5% de son chiffre d'affaires.

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