Les Etats-Unis interdisent aux fondeurs étrangers exploitant des technologies américaines de fournir Huawei
Le département américain du Commerce a publié un texte visant à limiter les exportations de semi-conducteurs par les fondeurs étrangers qui ont recours à des technologies américaines. Une manière d’empêcher HiSilicon, filiale de Huawei concevant les processeurs du groupe, de se fournir auprès du Taïwanais TSMC… et, donc, de mettre un frein à son développement.
Les Etats-Unis resserrent à nouveau l’étau autour de Huawei. Le département du Commerce a publié vendredi 15 mai 2020 un texte pour encadrer les exportations de semi-conducteurs par les fondeurs étrangers utilisant des technologies d’origine américaine. Dans le collimateur du pays : le géant chinois des télécoms Huawei, dont la filiale HiSilicon "acquiert des semi-conducteurs fabriqués à l’aide de technologies américaines". Des composants qui lui permettent de concevoir ses propres processeurs et lui confèrent donc une certaine indépendance. Le Taïwanais TSMC, qui a annoncé construire un site de production en Arizona, sera la première victime de cette législation puisque la marque au lotus figure parmi ses principaux clients.
LA CHINE DEVRAIT CONTRE-ATTAQUER
Le texte promulgué par l’exécutif américain spécifie que les fondeurs étrangers exploitant du matériel ou des technologies d’origine américaine devront se voir délivrer une autorisation par les Etats-Unis pour vendre leurs produits à Huawei. La disposition américaine entrera en vigueur dès lors que les commandes déjà passées auront été livrées – d’ici à quatre mois environ.
"C'est une décision arbitraire et pernicieuse, qui menace de plomber toute l'industrie à l'échelle mondiale. Cela va nuire au développement et à la maintenance des réseaux que nous avons déployés dans 170 pays et qui valent des centaines de milliards de dollars, a réagi Huawei par voie de communiqué. Nous nous attendons à ce que nos activités soit affectées et ferons tout notre possible pour trouver une solution."
Cet énième durcissement des sanctions à l’égard de la firme de Shenzhen a provoqué une vive réaction de la Chine, qui reproche aux Etats-Unis de vouloir saborder l’un de ses champions. Pékin s’est dit prêt à "contre-attaquer" les mesures de l’administration Trump dans le cas où elle n'arrêterait pas son "oppression déraisonnable", en adoptant des dispositions similaires vis-à-vis d’une poignée de fleurons américains. Apple, Qualcomm ou Cisco pourraient ainsi être placés sur une "liste noire des entreprises non-fiables", selon le Global Times. Contrôlé par le régime communiste, le journal a aussi évoqué la possibilité que la Chine "suspende ses commandes d’avions à Boeing". Plus largement, des représentants des gouvernements des deux pays ont suggéré que l’accord commercial signé entre eux en janvier 2020, après 18 mois de tractation, pourrait aussi être remis en cause.
Jusqu’ici, la Chine n’a pas véritablement répondu aux sanctions américaines à l’égard de ses champions technologiques à travers des mesures coercitives. Elle pourrait, cette fois-ci, faire payer la note aux Etats-Unis. Pour rappel, ces derniers viennent de renouveler les sanctions à l’encontre de Huawei et de ZTE jusqu’au mois de mai 2021… tout en prolongeant la possibilité pour ses entreprises de vendre leurs produits à Huawei via un système de licences temporaires. Accusée d’espionnage par la Maison-Blanche, la marque au lotus a toujours nié être à la solde de Pékin.
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