Elon Musk ferme les bureaux de X au Brésil plutôt que d'obéir à la justice du pays
Alexandre de Moraes, juge à la Cour suprême brésilienne, avait ordonné à plusieurs reprises au réseau social de suspendre certains comptes appartenant à des personnalités d’extrême droite. Dénonçant une “censure” au nom de la liberté d’expression, Elon Musk s’était vivement opposé à ces mesures et avait menacé de réactiver les comptes bloqués. La plateforme reste toutefois accessible aux citoyens brésiliens.
Elon Musk, propriétaire de X (ex-Twitter), a annoncé le 17 août qu’il allait fermer tous les bureaux du réseau social au Brésil. “En raison des exigences de la ‘Justice’ Alexandre de Moraes au Brésil qui nous obligeraient (en secret) à enfreindre les lois brésiliennes, argentines, américaines et internationales, X n’a d’autre choix que de fermer ses opérations locales”, écrit le milliardaire dans un post sur son réseau social.
Des comptes tenus par des figures ultraconservatrices brésiliennes
D’après la plateforme, la décision a été prise suite à une menace d’arrestation du responsable de X au Brésil de la part d’Alexandre de Moraes en cas de non-respect de “ses ordres de censure”. Ces dernières années, le juge de la Cour suprême fédérale – et président du Tribunal suprême électoral – a ordonné la suspension de comptes tenus par des figures ultraconservatrices, craignant que cela n’amplifie la propagation de fake news et d’appels à la haine.
Les injonctions du juge brésilien se sont multipliées suite à l’élection présidentielle remportée par Lula, en octobre 2022. Des partisans de l’ex-président Jair Bolsonaro avaient alors utilisé X pour relayer l’idée selon laquelle l’élection était truquée à cause des systèmes de vote électronique. La tension est montée d’un cran en avril, lorsqu’Elon Musk a dénoncé une nouvelle vague de suppression de comptes d’extrême droite. Il avait menacé de réactiver les comptes en question… suspendus quelques heures plus tôt par son réseau social.
Elon Musk exige la démission du juge Moraes
Dans la foulée, Alexandre de Moraes a ouvert une enquête contre Elon Musk, l’accusant d’“instrumentalisation criminelle de X”. Le juge a enjoint le réseau social de ne pas réactiver un compte bloqué, sous peine d’une amende journalière de 100 000 reais (16 500 euros) par profil débloqué. Les avocats de X ont annoncé quelques jours plus tard qu’ils se conformeraient désormais à chaque décision rendue par la cour brésilienne.
Au moment de son rachat de Twitter, en 2022, Elon Musk avait fait de la liberté d’expression son credo, allant même jusqu’à affirmer que X constituait le seul espace sans censure sur la planète. Les messages complotistes et haineux s’étaient alors intensifiés sur la plateforme. Le milliardaire entendait à cette époque se conformer aux réglementations nationales. Elon Musk a néanmoins qualifié de Moraes de “honte pour la justice” et qu’il “devait partir”, le considérant comme un “juge qui enfreint la loi de manière répétée et flagrante”.
Vers un possible blocage de X au Brésil ?
L’annonce de la fermeture des bureaux de X dans le pays sud-américain a fait grincer des dents Joao Brant, secrétaire d’État brésilien en charge des Politiques numériques. Ce dernier fustige “l’attitude pathétique” de X, entraînant une “escalade probable qui pourrait conduire au blocage de la plateforme”. Le service reste pour l’heure accessible aux Brésiliens
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