Après l'UE, un sénateur états-unien demande des comptes aux plateformes sur la désinformation
Suivant l'exemple du commissaire européen Thierry Breton, le membre du parti Démocrate Michael Bennet a adressé un courrier à plusieurs patrons de grandes plateformes sociales, les accusant d'avoir amplifié la désinformation en ligne au lieu de la modérer suite aux événements en Israël et en Palestine.
Bien que les Etats-Unis ne soient pas dotés du règlement européen Digital Services Act (DSA), le sénateur américain Michael Bennet entend bien, lui aussi, faire pression sur les dirigeants de plateformes sociales telles que Facebook, X ou TikTok. Dans les jours qui ont suivi l'attaque du Hamas sur Israël, les messages de désinformation ont pullulé sur les réseaux sociaux et engendré de nombreuses réactions politiques dans le monde.
Notamment aux Etats-Unis, donc, avec le rappel à l'ordre du Démocrate Michael Bennet dans un courrier envoyé ce mardi 17 octobre à Meta (Facebook, Instagram, Threads), X, TikTok et Google (YouTube), comme le rapporte l'agence de presse britannique Reuters. "Depuis le début du conflit, des contenus mensongers ont circulé sur les sites de médias sociaux, recevant parfois des millions de vues", écrit-il dans sa lettre, qui rappelle celles adressées la semaine passée par le commissaire européen Thierry Breton.
"Une cascade de violence"
Le sénateur précise d'ailleurs que les récentes justifications apportées par les plateformes au sujet de leurs politiques de modération de contenus, notamment en réponse aux demandes de la Commission européenne, ne l'ont pas satisfait. "La montagne de faux contenus démontre clairement que vos politiques et protocoles actuels sont inadéquats, indique-t-il. […] Dans de nombreux cas, les algorithmes de vos plateformes ont amplifié ce contenu, contribuant à un cycle dangereux d'indignation, d'engagement et de redistribution."
Leur demandant d'aller plus loin pour freiner la prolifération de fausses informations sur le conflit israélo-palestinien, Michael Bennet a adressé une série de questions aux responsables des entreprises incriminées. Il a également évoqué l'émergence de comptes douteux érigés par des algorithmes (et parfois directement par Elon Musk) comme des sources de confiance. "Vos plateformes contribuent à créer un écosystème de l'information dans lequel les faits fondamentaux sont de plus en plus contestés, tandis que des sources non fiables sont constamment désignées comme faisant autorité."
Surtout, il a reproché la gestion des professionnels chargés justement de la modération des contenus. À l'exception du chinois TikTok, Meta, Google et X ont en effet fait le choix au cours des douze derniers mois de licencier une partie de leurs personnels travaillant au quotidien sur l'identification et le retrait de contenus illégitimes ou sur le développement d'outils techniques pour les contrer plus facilement. "Ces décisions contribuent à une cascade de violence, de paranoïa et de méfiance dans le monde entier", a ajouté le membre du Congrès.
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