Assises de la mobilité : le numérique au secours des transports du quotidien ?
Le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre des Transports Elisabeth Borne ont ouvert ce 19 septembre 2017 les Assises de la mobilité. Soit trois mois de concertation (y compris sur Internet) pour nourrir une future loi d'orientation des mobilités. Le numérique est au cœur de la réflexion sur la réinvention des "transports du quotidien".
Comment rendre les "transports du quotidien" plus fluides, plus sobres, plus efficaces ? C'est la question mise au cœur des Assises de la mobilité lancées ce 19 septembre 2017 à Paris par le Premier ministre Edouard Philippe et la secrétaire d'Etat aux transports Elisabeth Borne. Trois mois pour réfléchir à l'avenir des transports et permettre le développement de mobilités "plus propres, plus connectées, plus autonomes, plus partagées", a résumé l'ancienne patronne de la RATP.
agilité plutôt que grands projets
Si le débat ne fait que commencer, Edouard Philippe et sa ministre ont déjà une idée sur l'approche à adopter. Plutôt qu'ajouter de nouvelles grandes infrastructures routières, ferroviaires, fluviales aux réseaux actuels, l'heure est plutôt à l'optimisation des réseaux existants, notamment grâce au numérique. "Nous sommes dans une impasse, car nous avons, collectivement, beaucoup trop promis. Sur la durée du quinquennat qui commence, si l'on voulait simplement faire ce qui a été promis, il nous manquera environ 10 milliards d'euros, dont 3 pour la maintenance des réseaux", a rappelé le Premier ministre.
Finis les grands projets coûteux (et non financés), donc, et place à l' "agilité". "L'Etat était un bâtisseur, il doit maintenant être un architecte, un régulateur, un soutien des initiatives venant des territoires", synthétise Elisabeth Borne.
faciliter la multimodalité grâce au numérique
"Ce qui importe aujourd'hui est moins le mode de transport que la possibilité de voyager de porte-à-porte le plus simplement possible Pour y parvenir, on doit pouvoir combiner plusieurs solutions, le plus souvent à partir d'un smartphone", insiste Edouard Philippe. "Dans ce domaine des innovations émergent tous les jours et partout. Mises bout à bout, elles commencent à former comme une révolution, une transformation majeure qui permet d'envisager les mobilités de façon différente. Ces innovations doivent être encouragées par l'Etat, les élus, les autorités organisatrices, entreprises, start-up, citoyens. L'objectif est de donner l'accès, en tout point du territoire, à une ou plusieurs solutions de mobilité, si possible à tous les prix".
Les Assises de la mobilité pourront faire émerger des propositions concrètes pour fluidifier l'accès à ces nouvelles mobilités. Par exemple, en standardisant la billettique des transports pour faciliter l'intermodalité et passer facilement du tramway au bus ou du train au vélo en libre-service. La réflexion est également ouverte sur le développement du véhicule autonome. Parallèlement aux Assises, une consultation vient d'être lancée sur le développement d'une stratégie nationale pour le véhicule automatisé. Celle-ci doit être finalisée d'ici décembre. Autres projets en réflexion : des initiatives pour promouvoir le co-voiturage, l'autopartage et les mobilités douces (vélo, marche...)
Un Etat "coordinateur"
L'Etat va-t-il réguler drastiquement sur toutes ces questions ou au contraire libérer l'innovation ? "En matière de mobilités connectées, les initiatives se sont multipliées parfois de manière anarchique ou chaotique. L'enjeu est de les encourager, mais aussi de les réguler, en les connectant mieux aux politiques de transports publics", a commenté Edouard Philippe.
"Il faut préserver un cadre protecteur pour les clients et les travailleurs du secteur et garantir des conditions de concurrence loyales", a répondu Elisabeth Borne. Malgré l'organisation de ce débat et la construction d'une loi d'orientation, l'Etat "n'a pas la prétention de tout diriger et d'imposer ses vues à tous", a-t-elle prévenu. "Nous sommes là pour écouter et débattre afin de mieux accompagner, mieux réguler, mieux coordonner(...)La révolution des mobilités à mener appelle une mise à jour de nos politiques, de nos priorités et de nos outils".
Les acteurs du secteur auront trois mois pour émettre des suggestions, lors d'ateliers thématiques (sur six grands sujets, dont un spécifiquement numérique) et de tables rondes en régions. Une plate-forme de concertation est également ouverte sur Internet pour recueillir les propositions des citoyens. Ces contributions nourriront une Loi d'orientation des mobilités qui devrait être présentée au début du premier semestre 2018.
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