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Comment STMicroelectronics compte sortir du rouge
Sortie de ST-Ericsson, réduction des coûts d’exploitations et développement sur trois segments clés du marché. Le PDG Carlo Bozotti compte agir sur ces trois leviers pour sortir le groupe du rouge et le remettre sur les rails de la croissance.
Sans surprise, STMicroelectronics a terminé l’année 2012 dans le rouge, avec une perte nette de près de 1,2 milliard de dollars pour un chiffre d’affaires de 8,5 milliards de dollars, en recul de 12,8% par rapport à 2011. Sur l’exercice précédent, le fabricant franco-italien de semi-conducteurs avait enregistré un bénéfice net de 650 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 9,7 milliards de dollars. Principale cause de cette dégradation : la dégringolade de Nokia sur le marché des mobiles. "Ceci s’est traduit pour nous par la perte de 700 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012", déplore Carlo Bozotti, PDG de STMicroelectronics. Le constructeur finlandais a du coup perdu sa place de premier client au profit d’Apple. Mais Carlo Bozotti reste confiant sur la capacité du groupe à rebondir. "Des belles opportunités de développement s’offrent à nous et nous disposons de nombreux atouts à faire jouer pour progresser plus vite que le marché", estime-t-il. Pour redresser les comptes et retrouver le chemin de la croissance, il lance trois grandes priorités stratégiques.
Priorité des priorités : vendre ST-Ericsson
La priorité des priorités est la sortie de ST-Ericsson, sa coentreprise avec Ericsson spécialisée dans les puces pour mobiles. Depuis sa création en 2009, cette société "fabless" est dans le rouge avec des pertes cumulées de près de 3 milliards de dollars. A cause de l’effondrement de ses deux grands clients : Nokia et Sony Ericsson (aujourd’hui Sony Mobile). D’ailleurs, sur l’année 2012, STMicroelectronics a provisionné près de 1,4 milliards de dollars pour dépréciation d’actifs de ST-Ericsson. Lors de la présentation de son nouveau plan stratégique le 10 décembre 2012, Carlo Bozotti a annoncé son intention de se retirer de la coentreprise. Ericsson a pris la même décision en début de l’année 2013. ST-Ericsson est donc en vente. Des rumeurs font état de négociation avec Apple, Samsung, Huawei et autres fabricants chinois de Smartphones. Mais la vente s’annonce difficile, notamment à cause du problème des brevets restés propriété d’Ericsson. D’ailleurs l’équipementier télécoms suédois a attaqué Samsung pour contrefaçon de brevets, alors que le géant coréen de l’électronique est client de ST-Ericsson. Carlo Bozotti promet toutefois que le processus de sortie, qui doit s’achever au plus tard au troisième trimestre 2013, se fera sans heurts.
Réduire les coûts… sans impact social
La deuxième priorité réside dans la réduction des coûts d’exploitation entre 600 et 650 millions de dollars par trimestre d’ici fin 2014, contre environ 900 millions par trimestre auparavant. Trois moyens concourent à cet objectif : le plan d’économie de 150 millions de dollars annoncé en octobre 2012 chez STMicroelectronics, le plan de restructuration de ST-Ericsson présenté en avril 2012, et la fin des pertes liées à cette coentreprise une fois la sortie réalisée. Selon Georges Penalver, directeur de la stratégie, ces économies n’auront pas d’impact social chez STMicroelectronics. En revanche, finis les investissements industriels à 1 milliard de dollars par an. Sur l’année 2012, ils ont atteint à peine la moitié. Ce qui inquiète les syndicats qui craignent un transfert accru de la production auprès des quatre fondeurs du groupe : TSMC, UMC, Samsung et GlobalFoundries. Jean-Marc Chéry, directeur de l’activité numérique, de la recherche et de la technologie, rassure : "Nous tenons à garder un niveau d’investissement de l’ordre de 10% du chiffres d’affaires, ce qui est la norme dans l’industrie des semi-conducteurs". En 2012, pour charger ses usines qui fonctionnaient à moins de 70% de leur capacité, STMicroelectronic a dû réduire le taux de sous-traitance de sa production en volume à 10%, contre 18% en 2010. Avec l’afflux des commandes en ce début d’année, le groupe espère porter le taux d’occupation de ses usines à près de 80% dès ce trimestre. "Notre objectif sur une longue période est d’avoir un taux de sous-traitance de 20%, qui constitue l’optimum industriel", estime Jean-Marc Chéry.
A fond dans les Mems, les composants d'imagerie et les microcontroleurs
La troisième priorité est le positionnement sur trois segments de marché à fort potentiel de croissance : les composants d’imagerie numérique, les capteurs à Mems et les microcontrôleurs. Sur le segment d’imagerie numérique, STMicroelectronics ne veut plus se cantonner aux applications mobiles. Il se positionne sur les marchés de l’automobile et de la sécurité. Des applications qui réclament toutefois des produits avec des facteurs de mérites adaptés en termes de performances et de robustesse. Sur le segment des capteurs à Mems, le groupe annonce avoir livré près de 1 milliard de produits en 2012, ce qui représente selon la cabinet iHS un chiffre d'affaires de 800 millions de dollars en croissance de 19% par rapport à 2011. Sur les applications des détecteurs de mouvement dans les tablettes et Smartphones, il revendique 48% de part de marché, deux fois celle de son premier concurrent, l’américain InvenSense. Enfin, sur le segment des microcontrôleurs, Carlo Bozotti veut conquérir la deuxième place mondiale, avec une part de marché de 10% dans 5 ans, derrière l’indétrônable japonais Renesas qui détient 27% du marché. Aujourd’hui, il se situe à la cinquième place avec 6% du marché. L’objectif industriel est de diversifier la production du l’usine de Crolles, principal site industriel du groupe pour les circuits numériques avancés. "Il y a 5 ans, ce site travaillait presque exclusivement pour Nokia, rappelle Jean-Marc Chéry. Depuis deux ans, nous en diversifions la production dans les processeurs grand public, les composants d’imagerie, et les microcontrôleurs haut de gamme. L’objectif dans 2 à 3 ans est d’avoir une production équilibrée entre ces trois familles de produits."
Reste que, malgré tous ces efforts, STMicroelectronics ne sortira pas du rouge sans sortir de ST-Ericsson. Vente ou fermeture? La direction reste muette. Elle indique juste que l'issue se précise. Mais cette sortie ne se fera sans impact sur les résultats financiers de 2013. Selon Carlo Bozotti, elle devrait coûter entre 300 et 500 millions de dollars selon l'option retenu. ST-Ericsson n'a pas fin de plomber le groupe.
Ridha Loukil
Comment STMicroelectronics compte sortir du rouge
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