Dastra lève 4,3 millions d'euros pour son logiciel de conformité au RGPD et à l'IA Act
La start-up tricolore, initialement spécialisée dans la conformité au RGPD, entend désormais répondre à l'ensemble des obligations posées par l'IA Act. Elle prévoit aussi de lancer un agent IA d'aide à la décision et de se renforcer en Europe.
Dastra, start-up française spécialisée dans la conformité au Règlement général sur la protection des données (RGPD), annonce ce 27 mai une levée de fonds de 4,3 millions d'euros. Un tour de table mené par la société de capital-risque de Pascal Cagni C4 Ventures et par le fonds legaltech Adnexus. La jeune pousse, cofondée par un ancien agent de la Cnil, avait déjà récolté un million d'euros en juin 2022.
5000 clients revendiqués, dont France Télévisions et la SNCF
Créée en 2020, Dastra édite une plateforme SaaS de mise en conformité au RGPD, et plus récemment à l'IA Act, qui s'adresse aux délégués à la protection des données (DPO) et autres professionnels du secteur (RSSI, responsables des risques). Ces derniers peuvent automatiser, cartographier et documenter les processus liés à leur métier. “Nous sommes arrivés plus tard que beaucoup d'acteurs sur ce marché, mais à la différence de certains concurrents, nous essayons d'avoir un logiciel pouvant être au niveau des attentes des grands groupes internationaux”, explique Paul-Emmanuel Bidault, directeur général de Dastra. Il peut par exemple s'agir de registres des traitements, d'analyses d'impact sur la vie privée ou de questions sur le consentement à la réglementation.
En dehors de cette offre, Dastra propose une solution de gouvernance de l'intelligence artificielle, notamment avec des outils de cartographie des systèmes d'IA, d'analyse et de visualisation de risques et de questionnaires de conformité. Elle revendique 5000 organisations clientes, parmi lesquelles France Télévisions, la MAIF et la SNCF, avec une activité réalisée à 80% dans l'Hexagone. “Surtout, nous avons près de 15 000 utilisateurs dans le monde entier, abonde Paul-Emmanuel Bidault. Ce sont par exemple des sociétés françaises avec des filiales à l'étranger, ainsi que des clients au Royaume-Uni et en Allemagne.”
Un agent IA semi-autonome
La start-up mise sur cette levée de fonds pour améliorer son logiciel, notamment sur la conformité à l'IA Act. Elle compte également lancer un agent IA destiné à aider les professionnels dans l'analyse de risques, le pilotage des démarches de conformité et dans la conception des plans d'action. “La clé, c'est de limiter l'autonomie de l'agent, poursuit le directeur général de Dastra. Nous ne voulons pas mettre la conformité sous autopilote et souhaitons mettre en place des mécanismes de contrôle humain.”
L'agent reposera sur des modèles d'OpenAI, avec le projet d'intégrer ceux de Mistral AI. Les clients pourront ensuite choisir les modèles qu'ils souhaitent, voire désactiver l'outil. “Nous avons mis en place des garde-fous, en entraînant les agents à partir de notre modèle de données et non des données en tant que telles, précise Paul-Emmanuel Bidault. Derrière, ce sont les prompts que nous requêtons. Ces requêtes sont ensuite supprimées.”
Consolider son expansion européenne
La jeune pousse espère enfin renforcer sa présence en Europe, en passant de 20% à 50% de l'activité réalisée à l'étranger sur quatre ans. Forte d'une trentaine de salariés, elle prévoit une dizaine de recrutements dans l'année, notamment des commerciaux basés à l'étranger pour couvrir de nouveaux marchés.
Dastra n'est pas la seule société à proposer une plateforme SaaS de conformité aux réglementations européennes pour les ETI et grands comptes. C'est le cas de l'américain OneTrust, mais aussi de Data Legal Drive, une entreprise tricolore reprise l'été dernier par l'allemand EQS Group. En France, la PME Adequacy s'adresse également aux grandes sociétés. Dans ce paysage, Dastra ambitionne de “se positionner comme une alternative aux leaders américains”.
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