Foxconn, Lenovo et HP décrochent d’importantes subventions pour assembler des ordinateurs en Inde

Après les smartphones, les tablettes et les ordinateurs. Samedi 18 novembre, le gouvernement indien a dévoilé la liste de 27 fabricants retenus qui vont bénéficier d’un programme de subventions publiques pour installer dans le pays des lignes d’assemblage, aujourd’hui très majoritairement situées en Chine.

Apple, HP et Lenovo... mais pas Samsung

Cette liste comprend les principaux acteurs du secteur. Soit directement, comme Lenovo, HP, Dell ou encore Asus. Soit par l'intermédiaire de leurs sous-traitants, à l’image de Foxconn, qui assemble les iPad et les Mac d’Apple. Un grand nom manque cependant à l’appel : Samsung.

Ce programme, qui porte aussi sur les serveurs informatiques, doit permettre de créer 50.000 emplois directs et 150.000 emplois indirects dans le pays. Le gouvernement espère le début de la production au cours des trois prochains mois. Et table sur des investissements initiaux de 330 millions d’euros. Le montant total des aides pourrait se rapprocher de la barre de 2 milliards au cours des six prochaines années.

Vers une interdiction des importations ?

Au-delà des incitations financières, New Delhi espère capitaliser sur le choix d’Apple de produire davantage d’iPhone dans des usines indiennes, ce qui lui permet de se présenter comme une alternative crédible à son grand voisin chinois. D’autres groupes cherchent aussi à diversifier l’implantation géographique de leur chaîne de production, notamment depuis la politique zéro-Covid menée l’an passé par Pékin, qui a mis en évidence les dangers de leur dépendance industrielle à la Chine. HP prévoit, par exemple, de délocaliser une partie de sa production en Thaïlande, au Vietnam et au Mexique.

Cet été, New Delhi a aussi pensé à mettre en place une solution encore plus radicale : restreindre sévèrement les importations de PC dans le pays. Le gouvernement espérait ainsi forcé la main aux fabricants. L’Inde représente moins de 7% des ventes mondiales d’ordinateurs. Mais le marché affiche une croissance à deux chiffres, quand il baisse ailleurs. Cette idée avait suscité de nombreuses critiques. Elle a été abandonnée, au moins temporairement, en octobre.

Tripler la production d’appareils électroniques

Les subventions indiennes s’inscrivent dans le cadre d’un ambitieux objectif : porter la production d’appareils électroniques à 300 milliards de dollars d’ici à 2026, contre 105 milliards l’an passé. Fin 2020, l’Inde avait ainsi octroyé plus de 5,5 milliards d’euros d’aides publiques sur cinq ans pour doper la production de smartphones dans le pays.

Selon le cabinet Counterpoint, l'Inde est devenu l'an passé le deuxième producteur mondial de téléphones (smartphones et téléphones basiques), avec un total de 250 millions. 98% des appareils vendus dans le pays sont désormais assemblés dans des usines indiennes. Et 16% de la production nationale est exportée.

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