L’Oréal lance le MYT, un incubateur pour favoriser l’innovation interne

Premier incubateur de technologies de L’Oréal dédié au manufacturing et à la supply chain, le MYT, présenté ce lundi 3 juin 2019, veut permettre aux collaborateurs de bénéficier des nouvelles technologies tout en les immergeant dans des méthodes de travail inspirées des start-up. Les précisions de Barbara Lavernos, Directrice générale Technologie et Opérations du groupe L'Oréal.

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L’Oréal lance le MYT, un incubateur pour favoriser l’innovation interne
Barbara Lavernos, Directrice générale Technologie et Opérations du groupe L'Oréal.

Un énième incubateur de start-up ? Pas vraiment. Si L’Oréal veut développer un écosystème de l’innovation et devenir le leader de la beauty tech, c’est auprès de ses collaborateurs que le groupe mondial est allé chercher l’inspiration. Inauguré ce 3 juin 2019, le MYT (pour Make Your Technology) est un incubateur où opèrent les collaborateurs du groupe. Objectif : développer des solutions innovantes dans les domaines de l’industrie et de la supply chain. "Au même titre que les consommateurs, les collaborateurs vivent la transformation digitale, explique Barbara Lavernos, Barbara Lavernos, Directrice générale Technologie et Opérations du groupe L'Oréal. Nos employés sont eux-mêmes hyper connectés et ils veulent disposer des derniers systèmes d’informations ou de l’intelligence artificielle pour poursuivre de manière dynamique leur travail".


Il s’agit également de "se replonger dans les disruptions de ces 5 dernières années, bien plus fortes que celles des 30 années précédentes, et qui représentent un monde d’opportunités exceptionnelles… et la volonté de remettre le consommateur au centre", poursuit-elle. Si l’innovation est le maître mot, le site choisi est chargé d’histoire pour le groupe L’Oréal. Implanté à Aulnay-Sous-Bois (93), berceau industriel de L’Oréal, il est situé non loin d'une usine de production en cours de modernisation et côtoie également le campus et le pôle d’excellence industrielle du groupe.

Cobots, imprimantes 3D, réalité virtuelle et augmentée

Petit retour en arrière : en janvier dernier, L’Oréal lance un appel à projets qui s’adresse aux équipes industrie et supply chain de la région EMEA. 166 candidatures sont envoyées, et 13 projets sont retenus pour rejoindre le MYT, auxquels s’ajoute un projet "coup de cœur". Depuis le printemps, ce nouvel espace de 800 m² accueille les lauréats, d’abord pendant une phase d’amorçage de trois mois, puis une autre phase d’accélération (3 mois également). Le programme est international, à l’image de l’appel à candidatures, avec 5 nationalités différentes provenant de 12 sites européens de L’Oréal.

Le MYT met à disposition des équipes retenues des technologies de pointe comme des cobots, des imprimantes 3D ou encore des dispositifs de réalité virtuelle et augmentée, au sein d’un écosystème de start-up et d’universités. Objectif : permettre aux collaborateurs "de travailler avec des méthodes agiles afin de tester rapidement des innovations, de prendre des risques et ainsi transformer plus rapidement et efficacement une idée en une réalisation concrète", poursuit le groupe.

Parmi les partenaires avec lesquels travaillait déjà L’Oréal, des acteurs reconnus de l’innovation comme Station F, Paris&Co ou encore Plug and Play. Pour autant, "ile MYT ne rentre pas en concurrence avec des programmes en cours, précise Barbara Lavernos. Il s’agit d’un projet complémentaire, qui apporte une nouvelle vision de l’intraprenariat". Autre point fort du dispositif : "Ce ne sont pas des cadres qui ont répondu, mais de jeunes ingénieurs, des opérationnels", insiste-t-elle. Avant de poursuivre : "Nos partenaires sont là pour nous expliquer les technos et les méthodes de travail, pour aller vers un prototypage rapide et itératif. Le MYT est la transposition en interne de ces collaborations."

Un déploiement du programme en Asie et en Amérique

Baptisés les Makers, ces équipes sont détachées de leur site d’origine pendant la durée du programme qui se déroule en quatre phases : observation, solution, prototypage et lancement. Parmi les projets retenus, une solution de QR code sérialisé par produit, qui permettrait d’avoir accès, via la blockchain, aux informations de composition, de traçabilité, de conditions et lieu de production d'un produit, alors qu’aujourd’hui, l'information est liée à une gamme. "Cela permet de disposer d’informations pour 7 milliards de références", ajoute Barbara Lavernos.

Pour le moment, les projets sont toujours en phase d’amorçage et aucune solution n'a été déployée au sein de l’entreprise. Mais L’Oréal travaille d’ores et déjà à la saison 2, avec un nouvel appel à contributions en septembre prochain. Un déploiement du dispositif est à l’étude en Amérique et en Asie pour 2020, avec des centres qui auront vocation à être interconnectés. Dans un contexte de bouleversements du retail comme de l’industrie, L’Oréal affiche un seul objectif : transformer par le biais de collaborateurs son industrie et sa supply chain vers "l’usine du futur, la smart industry". Avec des coûts probablement bien moindres que des programmes d’innovation conçus en externe, même si L’Oréal n’a pas souhaité préciser les investissements consentis.

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