La BCE se rapproche de la scale-up d'IA Feedzai et de Capgemini pour son futur euro numérique
Le projet d'euro numérique passe un cap : la Banque centrale européenne vient de sélectionner les prestataires pour cinq composantes et services liés à l'initiative. Parmi eux, se trouvent des cabinets et entreprises IT allemands, mais aussi la scale-up portugaise Feedzai qui vient justement de lever des fonds pour sa plateforme de détection des fraudes et délits financiers.
La Banque centrale européenne (BCE) se prépare à un projet de taille : le passage à l'euro numérique. Explorée depuis 2020 en réponse à la montée des cryptomonnaies privées (comme les stablecoins) et à la domination des systèmes de paiement non européens (Visa, Mastercard), l'idée fait doucement son chemin et une phase de préparation approfondie est lancée depuis 2023.
Pour ce faire, elle a sélectionné des prestataires pour cinq composantes de l'euro numérique et des services associés, à l’issue de l’appel à candidatures lancé le 3 janvier 2024 et de l’appel d’offres qui a suivi. Les résultats de ces procédures ont ainsi été publiés aujourd’hui, ce 2 octobre 2025.
La scale-up Feedzai embarquée dans le projet
Dans le détail, la BCE a signé des accords-cadres avec les prestataires suivants pour les cinq composantes et services liés à l’euro numérique. Précisons que les demandes de services seront initialement adressées au prestataire classé en première position, le second prestataire n'étant sollicité qu’en cas de besoin (les noms des entreprises sont donc données par ordre de sélection). Pour la recherche d'alias, sont sélectionnés le spécialiste du consulting Sapient GmbH ainsi que equensWorldline en seconde position. Pour la gestion des risques et de la fraude, la BCE a choisi Feedzai en priorité et Capgemini Deutschland. Il est intéressant de noter que Feedzai, connue pour sa plateforme de prévention de la criminalité financière, s'appuie sur l'intelligence artificielle pour stopper la fraude et les délits financiers.
Ainsi, pour chaque transaction, qu'elle soit de pair à pair (P2P) ou de pair à commerçant (P2M), la plateforme de Feedzai fournira une note de risque de fraude que les PSP utiliseront en complément de leurs propres contrôles pour décider d'approuver ou de refuser un paiement. L'accord-cadre pour la composante gestion des risques et de la fraude a une valeur estimée à 79,1 millions d'euros et une valeur maximale de 237,3 millions d'euros. En partenariat avec son sous-traitant PwC, Feedzai fournira un mécanisme central de détection et de prévention de la fraude à la pointe de la technologie, garantissant le respect total des normes européennes en matière de sécurité, de confidentialité et de protection des données.
L'entreprise, d'origine portugaise, possède des bureaux aux États-Unis, en Europe, en Amérique latine et en Asie. Elle vient par ailleurs de lever 75 millions de dollars dans un ultime tour de table bouclé ce même jour pour une valorisation dépassant les 2 milliards de dollars. A date, Feedzai protège plus de 70 milliards de dollars de paiements annualisés, qu'il s'agisse de transactions par carte ou de paiements de factures.
Concernant le développement de l'application et le SDK lui-même, la BCE compte s'appuyer sur le groupe italien Almaviva SpA en premier lieu ainsi que Sapient GmbH. Pour ce qui relève de la solution hors ligne, c'est la société IT allemande Giesecke+Devrient qui sera en charge, épaulée par un second acteur annoncé ultérieurement. Enfin, le groupe technologique Senacor FCS et equensWorldline s'occuperont de l'échange sécurisé d'informations de paiement.
Dans l'attente du règlement sur l'euro numérique
La BCE précise qu'elle ne prendra une décision sur l'émission de l’euro numérique qu'une fois le règlement sur l’euro numérique adopté - l'adoption législative étant prévue à la mi-2026 si le projet est approuvé par les institutions européennes pour un lancement potentiel : 2029, après validation politique et technique.
Le développement effectif des composantes - ou de certaines de leurs parties - sera décidé ultérieurement, sous réserve de l’approbation du Conseil des gouverneurs de la BCE pour la phase suivante du projet. Ces accords-cadres ne prévoient aucun paiement à ce stade et incluent des clauses de sauvegarde permettant d’ajuster leur portée en fonction des évolutions législatives.
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