Le Royaume-Uni lance une enquête approfondie sur le rachat de VMware par Broadcom
Les autorités antitrust britanniques estiment que l'opération pourrait se traduire par “une baisse significative de la concurrence”.
Nouvel obstacle pour le rachat de VMware par Broadcom pour 61 milliards de dollars. Mercredi 29 mars, les autorités britanniques de la concurrence (CMA), particulièrement actives depuis le Brexit, ont en effet lancé une “enquête approfondie” sur cette opération, estimant qu'elle pourrait se traduire par “une baisse significative de la concurrence”.
Annoncée en mai 2022, l'acquisition suscite des inquiétudes des deux côtés de l’Atlantique. En Europe, la Commission a aussi ouvert une enquête approfondie fin 2022. Initialement attendues en mai, ses conclusions ne seront finalement communiquées qu’en juin. Aux États-Unis, la FTC étudie aussi le dossier, discutant notamment avec les acteurs du marché. Mais elle n’a pas encore décidé de lancer ou non une action en justice pour bloquer l’opération.
Virtualisation des serveurs
Pour la CMA, comme pour la Commission européenne, la position de leader de VMware sur le marché de la virtualisation des serveurs pourrait permettre à Broadcom de restreindre la concurrence sur certaines de ses activités, comme les cartes réseau et les adaptateurs de stockage.
Le fabricant de semiconducteurs pourrait en effet être tenté de détériorer l’accès aux logiciels de virtualisation de VMware pour ses concurrents. Ou de limiter l’interopérabilité avec leurs matériels. Deux éléments essentiels. Les régulateurs redoutent ainsi une réduction du choix pour les clients et donc des hausses des prix.
Données commerciales sensibles
La CMA souligne aussi que l’opération pourrait permettre à Broadcom de mettre la main sur des données commerciales sensibles de ses concurrents clients de VMware, comme les produits qu’ils prévoient de lancer. De son côté, Bruxelles mentionnait également le risque d’un retrait du projet de développement de cartes réseau intelligentes, dans lequel VMware s'est associé avec Nvidia, Intel et AMD.
Face aux craintes exprimées par la CMA, Broadcom n’a pas souhaité apporter de réponses. L’autorité antitrust a donc décidé de passer à l’étape suivante. Son enquête approfondie pourrait s’étendre jusqu’au mois de septembre. Broadcom se donne jusqu’au 26 mai 2024 pour boucler l’opération, soit deux ans après son annonce et un an après l’échéance initiale.
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