Les industriels à la traîne dans la dématérialisation de documents
Selon le cabinet Markess International, la dématérialisation est au cœur de la transformation digitale des entreprises et des administrations. Le marché connaît un grand boom en France, tiré surtout par le tertiaire et le secteur public. L’industrie reste à la traîne en terme d’adoption.
Pas de crise pour le marché de la dématérialisation de documents en France. C’est le message martelé par Markess International lors de la présentation, le 5 juin à Paris, du prochain Salons Solutions, le rendez-vous des professionnels des logiciels de gestion d’entreprise, qui se déroulera au CNIT-Paris la Défense du 30 septembre au 2 octobre. "Bien au contraire, la crise économique joue dans certains cas le rôle de booster en poussant entreprises et administrations en quête d’économie à accélérer leurs projets de dématérialisation", explique Sylvie Chauvin, présidente du cabinet.
Les chiffres sont flatteurs. Rien que pour les logiciels et services, le marché de la dématérialisation devrait bondir de 12% à 5,25 milliards d’euros en 2014 et passer à 5,85 milliards d’euros en 2015. "C’est énorme quand on sait que le marché de tous les logiciels et services, qui se situe autour de 20 milliards d’euros en France, devrait rester quasiment stable cette année ", commente la patronne de Markess International. Ce développement devrait entraîner celui de l’archivage électronique, avec une croissance du marché de 13% à 295 millions d’euros en 2014 puis à 335 millions d’euros en 2015. "Quand on aborde la dématérialisation, on est obligé de réfléchir aussi sur l’archivage électronique et la question de confiance numérique", insiste Sylvie Chauvin.
La sécurité des données en question
La dématérialisation s’inscrit au cœur de la transformation digitale des entreprises et des administrations. Garantir la traçabilité, fluidifier les échanges en interne, accélérer les processus, favoriser le travail collaboratif, s’adapter aux nouveaux usages numériques, réduire les coûts… Les moteurs de ce développement sont nombreux. Les enjeux sont tout particulièrement importants dans le secteur public, soumis à de fortes contraintes légales et budgétaires. "Les projets se justifient ici autant par les perspectives alléchantes d’économies que par l’obligation imposée d’échange électronique de documents financiers avec le Trésor ", note Aurélie Courtaudon, analyste chez Markess International.
Mais la route de la dématérialisation n’est pas facile. Elle oblige à revoir l’organisation, adapter les processus internes, mettre en place de nouvelles procédures et accompagner le changement par de la formation. La mutation est d’autant plus difficile que les freins sont nombreux : complexité des processus, diversité des documents, législation floue, confidentialité des données, peur du changement, manque de compétences… etc. Sans compter qu’aborder la dématérialisation, c’est ouvrir la boîte de Pandore sur des sujets comme l’archivage électronique ou la sécurité des données.
Selon Sylvie Chauvin, les entreprises les plus avancées se situent aujourd’hui dans le secteur des services : banque, assurance, télécoms, etc. " C’est dans ces secteurs, qui brassent de gros volumes de documents, que la dématérialisation est abordée avec le plus de ferveur", explique-t-elle. L’industrie reste loin derrière, à la traîne.
Ridha Loukil
Les industriels à la traîne dans la dématérialisation de documents
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