A l’occasion du Mobile World Congress, qui se déroule à Barcelone, du 22 au 25 février 2016,
Xiaomi a lancé son nouveau smartphone vedette, le Mi 5. Le dragon chinois des mobiles mise beaucoup sur ce lancement pour accélérer une croissance qui s’est brusquement ralentie en 2015.
Alternative au Galaxy S7 de Samsung
Ce terminal présente des caractéristiques alléchantes qui le positionnent comme une alternative bon marché au Galaxy 7 de Samsung, au G5 de
LG ou encore à l'Xperia-X Performance de
Sony avec lesquels il partage le même cœur technologique : la puce SnapDragon 820, la première de
Qualcomm en technologie FinFET 14 nm (transistors 3D et gravure de 14 nanomètres). Il sera proposé au prix imbattable de 262 ou 354 dollars selon la configuration de mémoire, soit deux à trois fois moins chers que les produits concurrents en face.
Certes,
Xiaomi, qui a raté son objectif en 2015 en n'écoulant que 73 millions de smartphones au lieu des 80 à 100 millions prévus, frappe un coup technique. Mais, selon IHS, il aura du mal à retrouver la croissance météorique qui a caractérisé son irruption sur le marché. "
Le Mi5 affiche un design innovant et embarque des technologies matérielles au top niveau, explique Ian Fogg, analyste dans ce cabinet.
C'est bien. Mais Xiaomi a besoin de faire bien plus pour croitre à l’international."
Dépendance trop grande vis-à-vis de la Chine
Car le problème du "petit grain de riz" fondé par Lei Jun réside dans sa dépendance vis-à-vis de la Chine, un marché saturé et où le rouleau-compresseur d’
Apple l’empêche à se développer sur le segment haut de gamme. Il ne pointe toujours qu'à la cinquième place mondiale en 2015 avec une part de marché de 4,9% selon IDC, derrière Samsung (22,7%), Apple (16,2%),
Huawei (7,4%) et
Lenovo (5,2%). Hors Chine, il n’a vendu que 8,6 millions de terminaux, moins de 12% de son total des ventes.
"
Pour se développer en dehors de son marché local, Xiaomi a besoin de parfaire son écosystème, analyse Ian Fogg.
Or l’excellence en matériel ne suffit pas. Le logiciel est plus important, car il est le seul moyen de se différentier sur le marché. Xiaomi le sait." A priori, le constructeur a le moyen de corriger ce défaut. Selon l’analyste d’IHS, il mobilise davantage d’ingénieurs sur le logiciel, notamment dans le travail avec
Google sur le système d’exploitation Android, que sur le matériel. Mais il est prisonnier d’une stratégie focalisée sur les volumes de ventes. "
Il se comporte comme sur le marché des PC, reproche Ian Fogg.
C’est une erreur. Le marché des mobiles réclame une stratégie différente."
170 millions de smartphones Xiaomi dans le monde
Selon IHS, Xiaomi dispose déjà de 170 millions d’utilisateurs actifs de ses smartphones. Une base qui constitue une vraie richesse mais que le constructeur chinois ne sait pas encore valoriser. Pour le faire, il devrait auparavant construire un vrai écosystème. C’est-ce qui lui manque cruellement aujourd’hui.