Pourquoi Facebook abandonne-t-il son projet d'interface cerveau-machine pour se concentrer sur le poignet ?
Facebook souhaite désormais se concentrer sur son futur bracelet connecté pour facilement interagir avec des lunettes de réalité augmentée, à la place d'un casque intégrant un implant cerveau-machine encore beaucoup trop éloigné de la commercialisation.
Facebook a annoncé dans un billet de blog publié le 14 juillet qu'il abandonnait ses recherches sur les interfaces neuronales directes, ou Brain-Computer Interface (BCI), dont l'objectif est de capter l'activité cérébrale pour les traduire en mots ; parfois abusivement appelé "lecture dans les pensées".
Miser sur le poignet
L'entreprise américaine souhaite désormais concentrer ses efforts sur un bracelet qui sera capable de lire les signaux que le cerveau envoie à la main par le biais des muscles. Le but est de pouvoir interagir facilement avec des lunettes de réalité augmentée afin de remplacer les contrôleurs qui, bien que ne posant pas de souci pour une utilisation ponctuelle, ne sont pas adaptés à une utilisation quotidienne.
"Bien que nous croyions au potentiel sur le long terme des technologiques BCI installées sur la tête, nous avons décidé de concentrer nos efforts immédiats sur une approche d'interface neuronale différente qui a une voie de commercialisation à plus court terme : les appareils alimentés par l'électromyographie", explique Facebook.
Le futur bracelet connecté, brièvement présenté en mars dernier, n'est en réalité qu'une brique technologique dans un ensemble plus complexe. Les lunettes de réalité augmentée fourniront l'aspect visuel et auditif, tandis que le bracelet apportera l'interface utilisateur et un retour haptique, notamment en exerçant une pression sur le poignet dans certains contextes. Mais c'est surtout sur la partie logicielle que va reposer la viabilité du produit.
Mettre à disposition les recherches
Pour autant, Facebook ne souhaite pas complètement abandonner ses travaux sur les BCI sur lesquels il travaille depuis 2017. Par conséquent, il annonce la mise à disposition en open source de son logiciel dédié aux interfaces neuronales et de ses prototypes de casques afin d'aider à "faire naître de nouveaux cas d'usage". De futures collaborations devraient ainsi être annoncées.
A cette occasion, Facebook félicite les chercheurs du Chang Lab de l'Université de Californie à San Francisco (UCSF), avec qui le géant américain collabore, qui travaillent sur les BCI pour restaurer les capacités de parole aux personnes. Ils viennent de présenter un cas clinique dans un article publié dans la revue scientifique The New England Journal of Medicine.
L'équipe de scientifiques a placé des électrodes à la surface du cerveau d'un patient âgé de 36 ans victime d'un accident vasculaire cérébral il y a 16 ans. Après plus d'un an d'entraînement à travers 22 sessions, l'homme a été capable de former des phrases sur un ordinateur à un rythme d'environ 15 mots par minute. Bien que cette avancée soit importante dans le secteur des neurosciences, la commercialisation d'un casque reste encore futuriste. Raison pour laquelle Facebook pivote vers un bracelet.
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