Pourquoi les opérateurs français se convoitent

Alors que le monde des télécoms se retrouvait pour sa grand-messe annuelle à Barcelone, les opérateurs français franchissaient un nouveau palier dans la guerre qui les oppose depuis l’arrivée de Free Mobile. Cette fois, le déclencheur s’appelle Vivendi. Le 13 février dernier, le groupe a confirmé une entrée en bourse de sa filiale SFR pour juin. Le signal était donné. Altice, maison mère de Numéricable, a réagi la première en proposant de racheter le numéro deux français.

Avec seulement 1,5 millions d’abonnés, Numéricable bénéficie d’une valorisation élevée, à quelque 3,7 milliards d’euros, grâce à une tendance mondiale favorable au secteur. "Les usages de la vidéo ont fait grimper la valorisation de tous les cablo-opérateurs dans le monde," note Jean-laurent Poitou, directeur exécutif senior chez Accenture.

Free contre-attaque

Iliad, la maison mère de Free, n’a pas tardé à suivre et à déclarer son intérêt pour SFR, malgré le veto de l’autorité de la concurrence face à cette même démarche fin 2012.

Le faible nombre d’abonnés par opérateur en Europe par rapport au reste du monde, les revenus par utilisateur en baisse en France et les investissements lourds mais indispensables dans l’infrastructure forcent les opérateurs européens à réduire leurs coûts. En rapprochant leurs réseaux comme l’ont annoncé Bouygues Telecom et SFR en janvier ou en se consolidant. Et si consolidation il y a, face à ce futur duo et à Orange, Bouygues Telecom sera d’ailleurs lui-aussi poussé à se rapprocher de l'un de ses concurrents.

Emmanuelle Delsol

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