Amazon renfloue les caisses d'Anthropic de plusieurs milliards

La start-up Anthropic bénéficie d'un second coup de pouce financier de la part d'Amazon. Le pactole s'élève à quelques quatre milliards de dollars pour l'aider à avancer dans le développement de ses produits et modèles d'IA. En retour, le rival d'OpenAI fait une concession de taille et adopte les puces d'AWS pour l'entraînement et l'inférence de ses modèles. Pas sûr que cette annonce plaise aux régulateurs chargés de surveiller la concurrence sur le marché de l'IA.

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Amazon renfloue les caisses d'Anthropic de plusieurs milliards
Amazon et Anthropic plus proches que jamais lors de la conférence phare de la firme, re:Invent, organisée en novembre dernier à Las Vegas.

Mise à jour le 25 novembre 2024 : 4 milliards de dollars. C'est le montant qu'Amazon a - une nouvelle fois - investi dans la start-up Anthropic, établissant AWS comme "principal partenaire cloud et d'entraînement" [des modèles] de la start-up. Avec cette enveloppe, l'investissement total du géant dans le rival d'OpenAI grimpe à 8 milliards de dollars. En effet, l'hyperscaler américain a annoncé l'année dernière vouloir financer la start-up à hauteur de 4 milliards de dollars livrés en deux temps : un investissement immédiat de 1,25 milliard de dollars, financement suivi par un autre de 2,75 milliards de dollars débloqué quelques mois plus tard.

Aujourd'hui, la start-up bénéficie donc d'un renflouement conséquent de ses caisses. Anthropic se veut rassurant sur la part du gâteau qu'Amazon détient : le géant du cloud garde sa "position d'investisseur minoritaire". Ce deal est toutefois plus contraignant pour la start-up qui a dû lâcher du lest sur les puces qu'elle utilise pour l'entraînement de ses modèles : elle s'apprête à adopter les puces Trainium d'AWS. Pour cela, elle travaille a
vec Annapurna Labs, la division de fabrication de puces d'AWS, pour développer les futures générations d' accélérateurs. A noter que concernant l'inférence, Anthropic s'appuie sur les puces Inferentia d'AWS également.

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Un partenariat déjà fort

Pour mémoire, le premier accord avait permis aux clients d'Amazon de bénéficier d'un accès anticipé à la technologie d'Anthropic. Elle profite également de ses modèles pour améliorer ses propres produits : ainsi, le dernier modèle de son assistant vocal Alexa bénéficie des modèles d'IA de la start-up. Les utilisateurs pourraient être amenés à payer entre 5 et 10 dollars par mois pour accéder à cette version capable de répondre à des requêtes complexes.

De son côté, la start-up, qui utilise les services cloud du géant pour entraîner son modèle d'IA, utilise à date des serveurs Amazon alimentés par des puces d'IA conçues par Nvidia. Un point sur lequel Amazon espère faire changer d'avis la start-up, l'objectif étant que cette dernière s'appuie également sur des puces développées par le géant du cloud computing.

Le fantôme de la fusion déguisée resurgit

Méfiance toutefois. Les deux entreprises sont sous surveillance accrue depuis plusieurs mois en raison de ces multiples accords et investissements. En avril dernier, l'Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) faisait part de ses préoccupations croissantes concernant le marché de l'IA générative et des grands modèles de langage, notamment les modèles dits fondamentaux. Dans la foulée, elle ouvrait une enquête de fusion de phase 1 concernant le partenariat entre Amazon et Anthropic.

Fin septembre, elle a finalement déclaré se mettre en retrait et affirmé ne pas approfondir l'enquête car cela "ne relève pas de sa compétence". Mais l'annonce d'un tel investissement pourrait ramener la CMA à se pencher à nouveau sur le dossier et à ouvrir une autre enquête.

Son LLM Claude a la cote

Anthropic, qui a été cofondée par d'anciens d'OpenAI et les frères et sœurs Dario et Daniela Amodei, a également annoncé l'année dernière avoir obtenu un investissement de 500 millions de dollars de la part de Google, qui a promis d'investir 1,5 milliard de dollars supplémentaires au fil du temps. Aujourd'hui, après un peu plus de trois ans d'existence, l'entreprise peut se targuer d'être un concurrent féroce face à OpenAI.

Le mois dernier, Anthropic a ainsi présenté une ultime version de son LLM phare, Claude 3.5, et plus précisément du modèle Sonnet. Dévoilé pour la première fois en mars dernier, ce modèle est décrit comme "l'équilibre idéal entre intelligence et rapidité, en particulier pour les charges de travail d'entreprise".

Une fonction de contrôle de l'écran alimentée par l'IA

La start-up a greffé à cette version 3.5 une fonction au nom pour le moins explicite : "computer use". Lorsqu'elle est exécutée, celle-ci peut suivre les commandes d'un utilisateur pour déplacer un curseur sur l'écran de son ordinateur, cliquer sur les emplacements pertinents et saisir des informations via un clavier virtuel, imitant ainsi la façon dont les gens interagissent avec leur propre ordinateur. En clair : l'IA prend doucement le contrôle.

Si pour l'heure, il ne s'agit que d'une version bêta, les premiers tests semblent prometteurs : le modèle est même capable de s'autocorriger et réessayer des tâches lorsqu'il rencontre des obstacles. Anthropic justifie cela par ce qu'il appelle la nature "flipbook" de la vision de l'écran de Claude : ce dernier peut prendre des captures d'écran et les assembler, plutôt que d'observer un flux vidéo plus granulaire. Cela signifie qu'il peut manquer des actions ou des notifications de courte durée.

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