Avec SkyBender, Google teste la connexion internet très haut débit par drones
Google ne s'intéresse pas qu'aux ballons stratosphériques pour connecter le monde.
Le géant de la recherche teste aussi l'utilisation de drones, et cherche à y embarquer une technologie de pointe au débit 40 fois plus élevé que celui de la 4G.
Julien Bergounhoux
Google travaillerait en secret sur une technologie de connectivité par drones au débit 40 fois plus rapide que celui de la 4G, révèle The Guardian dans une enquête du 29 janvier. Le projet, baptisé SkyBender, serait géré par la même équipe (dénommée Google Access) que celle en charge des ballons Loon. Il transmettrait, pour atteindre ces débits hors pair, dans la bande de fréquences EHF (extrêmement haute fréquence), aussi appelée ondes millimétriques (dont la longueur est de 1 cm à 1 mm).
Cette bande de fréquence est traditionnellement utilisée dans le cadre militaire, que ce soit pour les communications, les radars ou les systèmes de guidage. Outre son débit, elle présente l'avantage d'éviter les fréquences mobiles habituelles, sur lesquelles il ne reste tout simplement plus de place. L'idée n'est pas nouvelle. La Darpa (l'agence de recherche avancée du département de la Défense étatsunien) avait annoncé un programme similaire en 2014 à destination des forces armées dans des territoires isolés.
D'importantes limitations technologiques
Ces ondes ont cependant deux inconvénients majeurs : elles n'ont qu'une très faible portée (dix fois moins qu'une transmission mobile classique), et sont facilement arrêtées par des obstacles ou des conditions climatiques difficiles (pluie, brouillard...). Pour y remédier, Google expérimenterait avec des antennes multi-éléments (des groupes d'antennes travaillant ensembles), une technologie énergivore et très difficile à mettre en œuvre.
Bien que l'utilisation des ondes millimétriques combinée à des réseaux de fibres optiques ait été suggérée comme l'une des technologies possibles de la future norme 5G (qui n'a pas encore été définie à l'heure actuelle), il faut noter qu'il s'agirait d'un service beaucoup plus localisé que la 4G ou la 3G telles qu'on les connaît, qui serait plus proche du fonctionnement des hotspots Wi-Fi.
Des tests prévus jusqu'en juillet
Google effectue ces tests au Spatioport America, construit par Virgin Galactic au Nouveau-Mexique (Etats-Unis), mais inutilisé suite aux déboires que connaissent ses projets. L'autorité américaine en charge des communications, la FCC, lui aurait donné la permission de poursuivre les tests jusqu'en juillet. Pour réaliser ses tests, Google utilise un aéronef à pilote optionnel, le Centaur, ainsi qu'un drone solaire Solara 50, conçu par Titan Aerospace (entreprise que Google a racheté en 2014). Si le projet s'avérait un succès, Google pourrait déployer des milliers de drones à haut altitude équipés de cette technologie.
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