
A l'occasion du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), une structure publique ayant de but d'établir un dialogue entre l'Etat et les industriels, le président de la République Emmanuel Macron a présenté le plan "Innovation Santé 2030" doté d'une enveloppe de 7 milliards d'euros. L'objectif est de de "faire de la France la première nation européenne en innovation en santé", a déclaré Emmanuel Macron à cette occasion.
Ce programme prévoit des mesures visant à relancer et consolider la politique de recherche biomédicale, d'assurer la souveraineté de la France en recherche préclinique, soutenir le développement de biothérapies ou encore de soutenir l'émergence, la croissance et l'industrialisation des start-up spécialisées dans la santé
Un écosystème fragmenté
La création d'une agence dédiée à l'innovation en santé est également dans les tiroirs de l'Elysée. Le Conseil stratégique des industries de santé regrette que l'organisation actuelle de l'Etat soit "extrêmement fragmentée", ce qui constitue "un frein à la dynamique d'innovation en santé". En pratique, plusieurs instances traitent les sujets liés au numérique dans la santé, telles que l'Agence du Numérique en Santé (ANS), l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ou encore l'Agence régionale de santé (ARS).
Cette agence sera chargée de garantir la mise en œuvre du plan "Innovation Santé 2030" et rendre compte au gouvernement de la bonne exécution des mesures, de proposer des adaptations le cas échéant. Elle devra également s'assurer que les procédures existantes tendent vers une simplification. Aussi, elle orientera et accompagnera "les porteurs d'innovation" en tant que guichet unique. Les modalités de mises en oeuvre concrètes de l'agence sont en cours d'examen à travers une étude de faisabilité.
Le futur interlocuteur de la BARDA européenne
Au niveau européen, l'entité constituera un interlocuteur clé de la future "Health Emergency Response Authority" (HERA), une autorité spécialisée dans la réaction aux urgences sanitaires. Présentée en novembre 2020 par la Commission européenne, HERA est inspirée du modèle de l'Autorité pour la recherche et le développement avancé dans le biomédical (BARDA) aux États-Unis chargée de l'acquisition et du développement de contre-mesures médicales, principalement contre le bioterrorisme, y compris les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC), ainsi que les maladies émergentes.
Les acteurs du secteur appellent depuis plusieurs mois à la création d'une telle structure, à l'image de Bpifrance, France Biotech, Bio-Up et le Boston Consulting Group (BCG) qui ont publié une étude sur les "HealthTech" en avril dernier.
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