Bordeaux, nouveau centre d’échange de données à l’échelle mondiale
Bordeaux devient une nouvelle plaque tournante mondiale en matière de connectivité. Orange et Equinix ont inauguré, le 19 décembre, la mise en service du câble sous-marin "AMITIE" qui relie les continents américain et européen et officialisé son raccordement au datacenter d’Equinix à Bruges dans la métropole bordelaise. Un deuxième centre de données est d’ores et déjà annoncé à proximité.
"Marseille où arrivent 16 câbles d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie est devenue au cours des dix dernières années le 7ème hub mondial de trafic Internet. L’idée est que Bordeaux suive cette même trajectoire mais avec un câble, en l’occurrence le plus gros câble en service sur la plus grande route intercontinentale. Bordeaux a la capacité de devenir un port majeur", assure Aurélien Vigano, directeur des infrastructures internationales d’Orange, en déplacement à Bordeaux, le 19 décembre, à l’occasion de l’officialisation de la mise en service du câble sous-marin.
Après 4 ans de travaux entre les continents américain et européen, ce câble d'une longueur totale de 6800 kilomètres, avec ses 16 paires de fibre d'une capacité maximale de 400 Tbit, assure désormais une connexion entre Lynn proche de Boston aux Etats-Unis, Le Porge, près de Bordeaux et Bude en Angleterre.
Déployé par Meta, Orange, Vodafone, Google et Microsoft et construit par le français Alcatel Submarine Networks (ASN), il arrive en complément de l’autre méga-câble sous-marin Dunant mis en service en janvier 2021. "80 % du trafic internet français provient des Etats-Unis, rappelle Aurélien Vigano. Or, les câbles sous-marins sont capables de transporter 100 fois plus de données que les satellites. 99 % des échanges internationaux de données sont transportés par des câbles sous-marins. D’où leur importance."
Le datacenter en phase d’accélération
Avec l’ouverture au trafic de ce câble désormais raccordé au centre de données BX1 d’Equinix, ce dernier, inauguré en 2021 à Bruges dans la métropole bordelaise, va pouvoir accélérer. Alors que trois modules sont d’ores et déjà opérationnels et pleins, les cinq autres seront livrés entre janvier et septembre 2024.
"La capacité totale sera installée en septembre 2024 pour faire face à l’afflux de besoins", explique Régis Castagné, directeur général d'Equinix France. Parmi les clients figurent les Gafam, une douzaine de nouveaux opérateurs télécoms qui n’étaient pas encore présents dans la région mais aussi des PME. "Le câble a attiré les fournisseurs de réseaux, de logiciels, de clouds qui eux-mêmes attirent les entreprises", résume Régis Castagné. Montant de l’investissement pour ce datacenter : 50 millions d’euros.
"Le gros avantage, c’est que tous les clients de nos 250 datacenters, sont accessibles à partir d’ici. En d’autres termes, tous les écosystèmes mondiaux sont désormais présents à Bordeaux. Et pour information, s’il faut 2 heures à un voyageur pour faire Paris / Bordeaux, pour les données, il faut 6,2 millisecondes", ajoute-t-il. Un deuxième datacenter géré par Equinix, deux à trois fois plus gros que le premier, est d’ores et déjà annoncé dans la même ville de Bruges. "La chaleur fatale qui n’est pas réutilisée dans le BX1 le sera dans le deuxième. Le nouveau datacenter chauffera le centre aqualudique", annonce la maire de Bruges, Brigitte Terraza. Le permis de construire sera déposé la semaine prochaine.
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