En pleine polémique sur le projet de scission, le président d'Atos démissionne

Bertrand Meunier quitte son poste alors que des actionnaires s'opposent à la vente des activités historiques du groupe informatique français au milliardaire Daniel Kretinsky.

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En pleine polémique sur le projet de scission, le président d'Atos démissionne
siege social d'Atos France

Faut-il y voir une première étape vers l’abandon du projet de vente des activités historiques d’Atos au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky ? Lundi 16 octobre, le groupe informatique français a annoncé le départ de Bertrand Meunier, le président de son conseil d’administration, au cœur des critiques depuis plusieurs mois.

Selon la société, c’est le dirigeant qui a émis le souhait de quitter ce poste, qu’il occupait depuis quatre ans. Il va être remplacé par Jean Pierre Mustier, qui était jusqu’à présent un des administrateurs indépendants siégeant au conseil d’administration.

Parallèlement, Atos a annoncé que son projet de scission ne sera pas entériné avant le début du deuxième trimestre 2024, alors qu’il devait initialement être soumis au vote des actionnaires avant la fin de l'année lors d'une assemblée générale extraordinaire. Un délai que le groupe justifie par le “calendrier prévu pour l'obtention des autorisations réglementaires”.

Se concentrer sur Eviden

Annoncé en août, l’accord avec Daniel Kretinsky, qui a déjà racheté la maison d’édition Editis à Vivendi et s’apprête à s’emparer du groupe Casino, doit permettre à Atos de mener la séparation de ses activités historiques d’infogérance, regroupées dans la division Tech Foundations. Et ainsi de se restructurer autour de sa branche Eviden, qui inclut ses activités dans le cloud, la cybersécurité, les supercalculateurs et l’informatique quantique. Des activités qui affichent, elles, de “bonnes perspectives de croissance”, selon Bertrand Meunier.

Dans son communiqué, Atos assure que “l’opération envisagée constitue la voie la plus réalisable pour la réalisation de la séparation de Tech Foundations et d'Eviden (annoncée en juin 2022, ndlr) et pour améliorer le profil de risque du groupe”. Le milliardaire doit dépenser environ deux milliards d’euros pour mettre la main sur Tech Foundations, qui emploie plus de 50 000 personnes dans le monde. Mais qui enregistre une baisse de son chiffre d’affaires. Cette somme inclut 1,9 milliard d’euros de transfert de dettes.

Entrée dans le capital d'Eviden

Le projet de scission prévoit également une augmentation de capital pour Eviden, d’un montant de 900 millions d’euros. Daniel Kretinsky, via son véhicule d’investissements EP Equity Investment, va y participer, en deux temps, à hauteur de 217,5 millions d’euros. Il contrôlera ainsi 7,5% du capital d’Eviden.

Depuis son annonce, l’opération suscite de nombreuses critiques. Deux fonds, actionnaires d’Atos, ont ainsi saisi le parquet national financier. Ils estiment notamment avoir été “trompés” par le Conseil d’administration dirigé par Bertrand Meunier, que certains actionnaires avaient tenté de remplacer en juin par Leo Apotheker, l’ancien patron de HP et SAP.

Dans la sphère politique, c’est l’entrée de Daniel Kretinsky dans le capital d’Eviden qui provoque des critiques. “Atos demeure clé pour notre autonomie stratégique actuelle, au travers des capacités de calcul, et de demain, avec les enjeux liés au quantique, doit être absolument maintenue sous le giron français”, assuraient en août 82 sénateurs dans une tribune publiée dans Le Figaro.

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