France 2030 : 8,9% des fonds déjà fléchés vers l’intelligence artificielle
Sur les 54 milliards d'euros prévus par le plan d'investissement France 2030, 38 ont déjà été engagés, notamment dans des projets d'IA ou de technologies souveraines. De nouveaux lauréats ont été annoncés.
Alice Vitard
C'est l'heure du bilan. Trois ans après son lancement en octobre 2021, où en est le plan d'investissement France 2030 ? C'est la question à laquelle ont répondu ce 10 avril 2025 François Bayrou et Bruno Bonnell, Secrétaire général pour l’investissement, à l'occasion du Comité interministériel de l'innovation.
"Malgré les bouleversements géopolitiques, les défis budgétaires, les secousses de la vie politique, le cap tracé par le plan France 2030 a été tenu", a déclaré François Bayrou.
38 milliards d'euros attribués
Sur l'enveloppe globale de 54 milliards d'euros prévue pour cinq ans, 38 milliards d'euros ont été investis dans des projets. Il reste donc près de 16 milliards à dépenser jusqu'en 2026. Dans le détail, les projets d'intelligence artificielle ou intégrant une composante forte en IA ont récolté 3,4 milliards d'euros, soit 8,9% de la somme investie jusqu'ici. Le reste a été attribué à des projets dans l'automobile électrique, le spatial, le biomédical, la formation ainsi que la décarbonation de l'industrie.
Tout secteur confondu, 7457 projets ont été soutenus, avec 6103 brevets déposés et 196 824 emplois mobilisés pour ces projets. 55% des bénéficiaires ont été des PME, ETI et TPE, 17% des grandes entreprises, et 28% des entreprises publiques,des organismes de recherche ou des universités.
Sécuriser l'accès aux composants stratégiques
Parmi les six piliers pour répondre aux ambitions de France 2030, plusieurs concernant la technologie plus ou moins directement. Il s'agit, tout d'abord, de la sécurisation de l'accès aux composants stratégiques, notamment électroniques, robotiques et "machines intelligentes". Pour répondre à cet enjeu de taille, 4,9 milliards d'euros ont été accordés, avec 236 bénéficiaires à l'origine de 215 projets, parmi lesquels l'entreprise Hummink qui développe une technologie de fabrication additive nanométrique complémentaire de la lithographie, utilisée dans l'industrie des semi-conducteurs. En cohérence avec la stratégie européenne, la France souhaite renforcer la capacité de production française de semi-conducteurs.
L'un des piliers porte sur la maîtrise des technologies numériques "souveraines et sûres". Près de deux milliards ont été accordés. Parmi les lauréats, se trouvent Alice & Bob qui démontre, avec l'Ecole Normale Supérieure, la faisabilité technique d'un qubit insensible à l'erreur d'inversion de valeur pendant 15 secondes, ou encore Prophesee qui développe une rétine artificielle pour améliorer la robustesse et réduire la latence des capteurs d'image dans les milieux industriel et médical.
Une nouvelle enveloppe pour les projets d'IA et les technologies souveraines
A l'occasion de la présentation de ce bilan, le Premier ministre a annoncé la signature des décisions d'investissement pour plus d'1,5 milliard d'euros dans plusieurs projets impliquant l'intelligence artificielle et dans "les technologies numériques". Il a évoqué un nouvel "outil" utilisant l'IA générative pour "donner à voir les métiers de demain aux jeunes en orientation" ainsi que des projets dans l'extraction des données. Sont également mentionnées de "nouvelles solutions de cybersécurité" dédiées à "la détection précoce d'anomalies dans les données".
Dans le cadre de ce pilier, la France ambitionne de doubler la part de marché des acteurs français du cloud, former 100 000 diplômés supplémentaires en IA ainsi que développer deux ordinateurs quantiques de plus de 100 qubits logiques.
Avoir 100 licornes en 2030
Pour réindustrialiser la France, le gouvernement compte également sur l'écosystème des start-up. Plus de 7 milliards d'euros ont déjà été fléchés vers cet objectif, répartis entre plus de 1000 bénéficiaires. Dès 2030, la France compte avoir 100 licornes (une start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars) et accompagner l'éclosion de 500 deeptech par an.
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