HP s'associe à Foxconn pour tenter de casser le marché captif des serveurs pour le cloud
En partenariat avec le sous-traitant taiwanais Foxconn, le numéro un mondial des serveurs HP veut proposer des machines optimisées aux services de cloud computing. Un marché porteur mais aujourd’hui en grande partie dominé par Amazon, Facebook, Google...
C’est une alliance entre deux géants mondiaux : l’américain HP, numéro un de l’informatique, et le taiwanais Foxconn, premier sous-traitant électronique. Ils ont conclu un accord de joint-venture pour créer une nouvelle classe de serveurs, optimisés en coûts et performances, aux services de cloud computing.
La réduction des coûts, grâce aux gains d’échelles possibles en production chez Foxconn, apparaît comme l’orientation majeure de ce partenariat. Elle est au cœur des préoccupations des fournisseurs de services de cloud computing. Pour rester compétitifs, ces acteurs requièrent des serveurs spécialement conçus pour réduire à la fois la consommation d’énergie dans leurs datacenters (un poste important des dépenses dans les centres de données) et la maintenance.
5% de serveurs maison
C’est pourquoi des géants comme Facebook, Amazon, Google ou Alibaba ont pris l’initiative soit de développer eux-mêmes leurs serveurs, soit de les faire réaliser sur mesure par des spécialistes de la conception et de la fabrication informatiques tels que les taiwanais Quanta et Wistron. Le réseau social de Mark Zuckerberg a par exemple créé en 2011 son Open Compute Project avec le but de définir les spécifications optimales de ses serveurs, avant d’en sous-traiter lui-même la fabrication en Chine. Pour en amplifier les bénéficies, son initiative a été ouverte à d’autres acteurs, comme Microsoft ou RackSpace.
Selon le cabinet Gartner, ces serveurs maison représentent 5% du marché en 2013 et la part devrait monter à 7% en 2015. Un segment captif qui échappe aujourd’hui aux fournisseurs traditionnels de serveurs tels que HP, IBM, Dell, Fujitsu ou Cisco. L’objectif de HP est de détourner les fournisseurs de services cloud de ce modèle et de récupérer ce marché captif. Pour cela, le géant américain mise sur les gains d’échelle découlant de la mutualisation de la production pour pousser plus loin la réduction des coûts. Il est également membre de l’initiative Open Compute Projet dont il peut reprendre les spécifications dans des machines qu’il proposera au plus grand nombre.
Croissance de 15 à 20% par an
D’après les chiffres de Gartner, le marché des serveurs a progressé de 2,1% en 2013 en volume mais a reculé de 4,5% en valeur. Le segment des entreprises est en forte baisse en raison du mouvement de virtualisation des serveurs (consolidation des applications sur moins de serveurs) et à la migration vers le cloud computing. En revanche, les services d’hébergement informatique et de cloud computing constituent un débouché très porteur, avec, selon le cabinet IDC, une croissance de 15 à 20% par an entre 2013 et 2018. Gartner place HP en tête du marché, avec au quatrième trimestre une part de 28,1% et un chiffre d’affaires de 3,8 milliards de dollars.
HP et Foxconn sont partenaires depuis des décennies, le second fabricant pour le premier des PC, serveurs, tablettes et autres produits. Par ce nouveau partenariat, l’américain veut également éviter que le taiwanais occupe le terrain seul. Car Foxconn est tenté d’aller au-delà de la sous-traitance électronique en développant aussi ses propres produits dans les composants (comme les écrans LCD), l’électronique grand public (comme la télévision) ou encore l’informatique (comme les serveurs).
Ridha Loukil
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