L'Europe investit dans SiPearl, la start-up française qui développe le processeur européen
Le Conseil européen de l'innovation (EIC) investit dans les microprocesseurs de SiPearl. La start-up reçoit une subvention de 2,5 millions d'euros et un investissement en fonds propres de 15 millions d'euros. Cet apport financier fait partie d'une levée de fonds en série A qui doit atteindre 100 millions d'euros pour que SiPearl puisse mettre sur le marché son microprocesseur destiné à équiper les supercalculateurs exascale européens.
Le Conseil européen de l'innovation (EIC pour European Innovation Council) réalise son premier investissement majeur en fonds propres. Pour cela, il a choisi le secteur stratégique des semi-conducteurs et la start-up française SiPearl.
Cette dernière a annoncé le 14 juin 2022 recevoir 2,5 millions d'euros de subvention ainsi qu'un investissement en fonds propres de 15 millions d'euros. Cet apport financier fait partie d'une levée de fonds en série A qui devrait s'élever à plus de 100 millions d'euros et dont les détails seront donnés ultérieurement.
Un enjeu de souveraineté
SiPearl planche sur des microprocesseurs pouvant traiter d'énormes volumes de données en une fraction de seconde. Cet apport financier doit l'aider à mettre sur le marché son microprocesseur haute performance et basse consommation pour les supercalculateurs exascale européens (pouvant atteindre une vitesse de calcul allant jusqu'à l'exaflops, soit un milliard de milliards d'opérations par seconde).
Philippe Notton, fondateur et CEO de SiPearl, évoque des débouchés pour "la recherche médicale, la gestion de l'énergie, des modélisations climatiques, la défense…". Des sujets avec d'importants enjeux de souveraineté, d'où le financement européen. L'investissement de l'EIC est logique au vu du parcours de la start-up fondée en juin 2019. Elle est passée de zéro à plus d'une centaine d'employés, principalement basés en France et en Allemagne. La jeune pousse est une spin-off de l'European processor initiative (EPI).
Ce consortium a été lancé en 2015 afin de regrouper industriels et centres de recherche pour rebâtir une véritable industrie du microprocesseur pour les supercalculateurs, mais aussi pour l'informatique d'entreprise, et des puces embarquées pour le secteur automobile. "L'entrée récente de LUMI (le supercalculateur basé en Finlande soutenu par l'entreprise commune Euro-HPC) directement à la troisième place du Top500 des supercalculateurs les plus puissants au monde confirme le brillant succès de la stratégie de l'Union européenne sur le marché du supercalcul", commente Phillipe Notton.
Les couacs de l'EIC
Le fonds EIC est en cours de restructuration dans le cadre d'Horizon Europe afin de tirer les enseignements de la phase pilote durant laquelle des investissements ont été faits dans 140 start-up. L'EIC ajoute que d'autres investissements suivront dans des start-up sélectionnées par l'EIC Accelerator une fois la restructuration achevée. Celle-ci doit déboucher, dans les semaines à venir, sur la nomination d'un fonds externe pour gérer l'EIC Fund.
"L'EIC devrait devenir l'investisseur de choix pour les innovateurs européens, assure Mark Fergussen, président de l'EIC Board. Le soutien de l'Union européenne comble le fossé du marché, catalysant d'autres investisseurs qui ne sont pas prêts à prendre seuls le risque au stade précoce du développement technologique." En attendant la fin de la restructuration, des start-up attendent les subventions du Conseil européen de l'innovation depuis plusieurs mois. Un retard qui met en difficultés les jeunes pousses.
SUR LE MÊME SUJET
L'Europe investit dans SiPearl, la start-up française qui développe le processeur européen
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir