La Police abandonne son logiciel de rédaction des plaintes malgré une facture de 11,7 millions d'euros
Scribe devait faciliter le dépôt de plaintes pour les enquêteurs de la Police nationale. Quatre ans après sa présentation, la mise en place de ce logiciel confiée à Capgemini est finalement abandonnée. La facture s'élève à 11,7 millions d'euros. Un nouvel appel d'offre devrait être lancé dans les prochains mois pour trouver un nouveau prestataire.
La mise en place du logiciel "Scribe" dédié à la rédaction des procédures judiciaires est finalement abandonnée, d'après les informations de France Inter publiées le 31 octobre 2021.
Une facture de 11,7 millions d'euros
La facture s'élève à 11,7 millions d'euros. Bien que ce ne soit pas "le plus gros fiasco côté financier de ces dernières années", "c’est pour nous 'le' projet le plus symbolique car il touche au principal outil des enquêteurs : le logiciel de rédaction des plaintes", a confié un responsable syndical policier au média.
C'est l'entreprise Capgemini qui avait gagné l'appel d'offre pour la mise en place du logiciel. Mais aucune procédure judiciaire n'est engagée à son encontre puisque "les torts seraient quand même partagés", d'après le ministère de l'Intérieur. Un nouvel appel d'offre devrait être passé dans les prochains mois pour un nouveau prestataire.
Remplacement de l'ancien logiciel
Présenté en novembre 2017, le logiciel Scribe devait remplacer l'ancien logiciel de rédaction des procédures de la Police nationale (LRPPN). Son objectif était d'améliorer la rédaction des procès-verbaux et autres actes de procédure de police dans une ambition de numérisation et de simplification des enquêtes judiciaires.
Or, quatre ans plus tard, le projet a été abandonné à la suite notamment d'un audit mené par Capgemini. Il conclut qu'il y a un problème sur "l'architecture même du projet". De son côté, le ministère de l'Intérieur n'a fait aucun communication officielle sur les motifs de l'abandon.
Une alerte émise par le directeur interministériel du numérique
Dans un courrier adressé au ministère de l'Intérieur en octobre 2019, le directeur interministériel du numérique, Nadi Bou Hanna, avait déjà soulevé certains problèmes. Tout d'abord, il notait que "le planning de réalisation de Scribe jusqu'à fin 2020" restait "sous évalué". En effet, "au 1er juillet 2019, le taux d'avancement opérationnel " n'était "que de 35% alors que le taux d'exécution budgétaire" était "de 68%". De plus, ajoute-t-il, "le projet Scribe apparaît davantage comme un chantier de réalisation informatique. Le volet de transformation métier et usage est faible en absence préalable des processus métier".
La volonté de numériser la gendarmerie et la police a été réaffirmée par le président de la République Emmanuel Macron en septembre 2021. Une enveloppe de 500 millions d'euros est consacrée à ce chantier. Il inclut notamment la mise en place d'un dispositif de plainte en ligne dès 2023.
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