Les Etats-Unis envisagent de démanteler Google
Condamné cet été pour abus de position dominante dans la recherche en ligne, le groupe pourrait être contraint de se séparer d’Android et de Chrome
Jérôme Marin
La menace se rapproche pour Google. Condamné cet été pour abus de position dominante dans la recherche en ligne, le géant de Mountain View risque désormais un démantèlement aux Etats-Unis. Cette hypothèse fait en tout cas partie des remèdes étudiés par le département américain de la Justice.
Scénario “radical”
Concrètement, Google pourrait être contraint de se séparer d’Android et de Chrome. Les autorités américaines estiment en effet que l’OS mobile et le navigateur représentent un avantage concurrentiel significatif pour son moteur de recherche, lui permettant ainsi de maintenir son hégémonie.
Ce scénario, jugé “radical” par Google, fait partie de plusieurs propositions envoyées mardi 8 octobre par le département de la Justice au juge chargé du dossier. Celui-ci rendra sa décision au cours des prochains mois, avant un probable appel de la société. Un démantèlement de Google semble cependant être l’option la moins probable.
Accords commerciaux
Parmi les autres mesures correctives, les autorités demandent la limitation ou l’interdiction de la multitude d’accords commerciaux signés notamment avec Apple, Samsung et Mozilla, le concepteur de Firefox, pour s’assurer d’être le moteur par défaut de leur navigateur Internet. De même, le DOJ veut interdire au groupe de forcer les fabricants de smartphones Android à installer sa barre de recherche.
Le DOJ propose aussi de contraindre Google à partager certaines de ses données de avec ses rivaux, en particulier son index de recherche, qui recense toutes les pages Web que ses robots ont répertoriées. Une mesure qui devrait permettre aux autres moteurs de mieux rivaliser.
Opt-out pour l'IA
Autre remède proposé: permettre aux éditeurs de sites Web de refuser que le contenu de leurs sites Internet soit utilisé pour entraîner les modèles d’intelligence artificielle générative de Google. Ou pour alimenter son nouveau module “AI Overviews”, qui propose des réponses générées par une IA pour certaines questions.
En août, le groupe américain avait été reconnu coupable de pratiques anticoncurrentielles. Le juge avait estimé qu’il avait ainsi pu maintenir illégalement son quasi-monopole dans la recherche en ligne grâce à ses autres produits et sa puissance financière. Cela lui avait permis “d’augmenter les prix des publicités textuelles (les résultats de recherche sponsorisés, NDLR) sans aucune contrainte concurrentielle significative”.
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