A l'issue de son procès antitrust aux Etats-Unis, Google finalement autorisé à conserver Chrome
La firme américaine à l'origine du moteur de recherche le plus populaire au monde devra toutefois partager certaines données d'indexation de recherche avec ses principaux concurrents, comme l'a décidé le juge fédéral en charge du dossier.
La sentence est enfin tombée. Et elle est plus clémente que prévue. Le 2 septembre 2025, au terme de son procès antitrust contre le ministère fédéral de la justice (DOJ), aux Etats-Unis, le géant Google ne s'est finalement pas vu imposer un démantèlement l'obligeant à vendre son navigateur à succès Chrome.
Cette option était pourtant celle qu'avait retenu le DOJ, en avril dernier, au moment de proposer des mesures correctives au juge fédéral de Washington, Amit Mehta. Celles-ci avaient été exposées huit mois après que l'entreprise avait été reconnue coupable de pratiques monopolistiques illégales dans le domaine de la recherche sur Internet.
Un partage de données avec ses concurrents
Dans sa décision finale, longue de 223 pages, le juge fédéral estime ainsi qu'une vente du navigateur, que certaines entreprises comme Perplexity rêvaient d'acheter, "serait extrêmement compliquée et très risquée" et que le ministère de la justice avait outrepassé ses droits en la demandant. "Google ne sera pas tenu de céder Chrome", a-t-il donc acté.
Egalement dans le viseur de l'appareil fédéral américain depuis le premier mandat de Donald Trump, les juteux contrats conclus entre Google et d'autres entreprises du secteur comme Apple afin de faire de son moteur de recherche l'outil intégré par défaut sur certains navigateurs et appareils, seront en revanche encadrés.
Concrètement, Amit Mehta interdit à la firme fondée par Larry Page et Sergey Brin d'obtenir des contrats "exclusifs" en ce sens mais l'autorise à continuer de payer pour un emplacement privilégié, comme c'est le cas sur Safari et Mozilla Firefox. Mais elle n'a pas obtenu que des victoires.
La décision indique qu'elle devra mettre à la disposition de "concurrents qualifiés" certaines données d’indexation de recherche ainsi que des informations sur les interactions de ses utilisateurs, afin de rétablir une concurrence saine dans ce secteur que Google domine largement depuis des années, notamment grâce aux données collectées sur les internautes.
Un soulagement avant d'autres défis
Forcément mécontent de cette déconvenue antimonopolistique, le géant de la technologie s'est dit inquiet quant à l'obligation de partager ses données, plaidant de manière opportuniste en faveur de la protection de la vie privée de ses utilisateurs. Google prévoit donc de faire appel de la décision et l'affaire, qui remonte déjà à 2020, pourrait traîner devant les tribunaux encore quelques années.
Mais le marché ne s'y trompe pas : Google et ses alliés ont échappé au pire, et ceci est un succès en soi. Comme l'a relevé CNBC, les actions Alphabet ont bondi mardi de 8% dans les échanges informels après la clôture de Wall Street tandis que celles d'Apple ont pris 3%.
Reste que d'autres dossiers épineux attendent Google. Dans une décision rendue le 17 avril 2025, une juge fédérale américaine a décidé que l'entreprise avait monopolisé certains segments du marché de la publicité en ligne au détriment de la concurrence, à la suite d'une plainte du DOJ déposée en 2023. Une audience destinée à évoquer les mesures correctives, lesquelles pourraient impliquer un démantèlement de sa machine publicitaire, est prévue prochainement.
Dans le viseur de la Commission européenne et de son DMA, la filiale d'Alphabet est également attaquée au Royaume-Uni, où une procédure de class-action a été initiée en avril dernier.
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